Europhile convaincu, celui qui a été commissaire européen dans les années 2000 puis 2010, Michel Barnier se montre critique vis-à-vis de la politique du président Trump, qui menace à nouveau d’une hausse des tarifs douaniers le 1er août prochain.
A propos des droits de douane : « Ça sera lose-lose »
Pour Michel Barnier, l’agressivité de Donald Trump est difficilement compréhensible et appelle à la fermeté : « Que Monsieur Trump sache que s’il nous attaque, nous répondrons. Ça sera lose-lose ». Il poursuit : « Le marché unique est le plus dynamique du monde et le principal partenaire des États-Unis, il est très important pour l’industrie et l’économie américaine, c’est notre principal atout », un compromis est donc souhaitable pour Michel Barnier.
Une remise en cause de la Cour européenne des droits de l’homme
Interrogé sur la politique migratoire à adopter, et alors que l’immigration dans la Manche a augmenté de 50% en 2025, Michel Barnier appelle à un durcissement : « Il faut une action européenne qui se renforce avec le pacte asile-immigration au niveau des 27 pays de l’UE, il faut aussi une coopération bilatérale entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et la France et le Royaume-Uni ». Pourtant Européen convaincu, l’ancien commissaire – dans le sillage de neuf pays européens dont l’Italie de Giorgia Meloni – interroge les prérogatives de la Cour européenne des droits de l’homme : « Il y a des contradictions entre les juridictions française et européenne qui nous empêchent de prendre des mesures nationales de sécurité publique ».
S’il n’a plus de mandat ou de fonction, l’ancien Premier ministre continue de scruter la vie politique française de près. Ainsi, au sujet des affaires de financement illégal et les nouveaux soupçons de détournement de fonds européens par le Rassemblement National, l’ancien Premier ministre poursuit : « L’extrême droite française, qui donne des leçons de morale à tout le monde – j’en ai reçu quelques-unes quand j’étais Premier ministre – doit respecter la loi, si elle ne la respecte pas, il est normal qu’elle soit sanctionnée ».
« Vous ne mettez pas vos idées en retraite »
Enfin questionné sur son avenir politique, l’ancien Premier ministre revient sur la chute de son gouvernement et règle ses comptes avec les partis qui l’ont censuré, il fustige « l’irresponsabilité du PS, de l’extrême droite et l’extrême gauche qui baissent le pouce ensemble et mélangent leurs voix contre toute logique, une alliance des contraires. Chacun – assure-t-il – devra rendre des comptes, un jour, devant les citoyens ». Il ne souhaite pas pour autant se retirer du débat politique et affirme : « Vous ne mettez pas vos idées en retraite ».
Écrit par Sacha Ferrand.
Une émission à revoir en intégralité sur notre espace replay.