Sous-marins : « Une commission d’enquête est capable d’aller plus loin que de simples auditions », plaident les sénateurs PS
Les sénateurs socialistes demandent ce mardi la mise en place d’une commission d’enquête après la rupture par l’Australie du contrat passé avec la France pour l’achat de sous-marins. De son côté, le président de la commission des affaires étrangères entend auditionner plusieurs responsables, dont Jean-Yves Le Drian.

Sous-marins : « Une commission d’enquête est capable d’aller plus loin que de simples auditions », plaident les sénateurs PS

Les sénateurs socialistes demandent ce mardi la mise en place d’une commission d’enquête après la rupture par l’Australie du contrat passé avec la France pour l’achat de sous-marins. De son côté, le président de la commission des affaires étrangères entend auditionner plusieurs responsables, dont Jean-Yves Le Drian.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les sénateurs n’en finissent plus de réclamer des explications sur les raisons et le contexte de l’annulation par l’Australie d’un super contrat pour l’achat de sous-marins français. Lundi, la sénatrice centriste de l’Orne Nathalie Goulet demandait l’ouverture d’une commission d’enquête. Ce mardi, ce sont les élus du groupe socialiste, écologiste et républicain qui réclament que la commission des Affaires étrangères se dote des prérogatives d’une commission d’enquête pour pouvoir se saisir de cette affaire, à l’origine d’une importante crise diplomatique entre Paris, Canberra, Washington et Londres. Dans un communiqué, les élus demandent « toute la lumière sur la rupture d’un engagement qui met à mal la diplomatie française et fragilise une industrie et des emplois sur nos territoires. »

Le président Gérard Larcher pourrait donner son feu vert « dans les prochaines heures », souffle le sénateur socialiste Rachid Temal, également membre de la commission des Affaires étrangères. Le président de la chambre haute devait s’entretenir dans la journée avec Patrick Kanner, le président du groupe SER.


« Nous voulons savoir ce qu’il s’est passé. Nous le devons aux Français et aux salariés de Naval Group »

Mercredi, l’Australie a brutalement rompu un contrat de vente passé avec la France pour la construction de 12 submersibles par Naval Group, contrat estimé à 56 milliards. Dans la foulée, la Maison Blanche a annoncé une alliance entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie, visant à doter celle-ci de sous-marins à propulsion nucléaire. « L’annulation de ce contrat est un véritable affront à notre pays et à l’Europe », s’indignent les sénateurs dans leur communiqué. « Jamais la France n’a été autant humiliée. Nous voulons savoir ce qu’il s’est passé. Nous le devons aux Français et aux salariés de Naval Group qui seront impactés », abonde Rachid Temal.

Si elle voit le jour, cette commission d’enquête devra aussi se pencher sur d’éventuels ratés de la diplomatie et des renseignements français. « Comment en est-on arrivé là ? Comment le Quai d’Orsay comme nos services de renseignement n’ont-ils pu détecter les signes d’une telle opération ? La France a-t-elle péché par excès de confiance ? », interroge le communiqué. « Cela pose quelques questions sur nos services qui n’ont pas vu se lier une alliance entre les Américains, les Australiens et les Britanniques », pointait lundi, auprès de Public Sénat, Nathalie Goulet.

Identifier les failles pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise

À l’inverse, Christian Cambon, le sénateur LR du Val-de-Marne et président de la commission des affaires étrangères, se montrait plus sceptique sur les possibilités d’investigation des sénateurs. « Nous ne sommes pas en mesure d’aller enquêter sur place, en Australie et aux États-Unis », a-t-il relevé, également auprès de Public Sénat. Il entendait toutefois lancer une série d’auditions, en convoquant Jean-Yves Le Drian le ministre des Affaires étrangères, le directeur général de la DGSE et des représentants de Naval Group. À ce jour, le calendrier de ces auditions ne semble pas encore fixé, Jean-Yves Le Drian s’étant envolé lundi pour les États-Unis en vue de l’Assemblée générale annuelle de l’Organisation des Nations unies à New York.

« Une commission d’enquête est capable d’aller plus loin que de simples auditions », plaide Rachid Temal. « Nous serons potentiellement en mesure d’identifier d’éventuelles erreurs dans la chaîne de transmission des informations. Et ainsi faire des recommandations pour être en capacité d’éviter qu’une chose pareille se reproduise. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Sous-marins : « Une commission d’enquête est capable d’aller plus loin que de simples auditions », plaident les sénateurs PS
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le