Des divergences politiques étalées sur la place publique: le patron des boulangeries Paul, Francis Holder, a appelé ce week-end à voter François Fillon pour la présidentielle, se démarquant de son épouse, soutien actif d'Emmanuel Macron, et suscitant la réprobation de son fils... président de la Maison Ladurée.
Dans une courte vidéo relayée samedi sur le compte Twitter "Fillon 2017", le créateur et propriétaire de la célèbre chaîne de boulangeries a justifié son soutien au candidat Les Républicains par sa vision du travail, précisant parler en tant qu'"ambassadeur" des 14.000 salariés de l'entreprise.
"Quand Monsieur Fillon nous parle de la libération du travail, c'est la demande que font l'ensemble du personnel de pouvoir libérer le travail, de pouvoir travailler quand on a envie de travailler plus", déclare dans cette allocution le chef d'entreprise, âgé de 78 ans.
L'entreprise Paul emploie 14.000 salariés
AFP
Ce message a suscité des réactions agacées de la part de salariés des enseignes du groupe, mais également de la part d'internautes, qui ont moqué l'annonce de Francis Holder sur Twitter: un hashtag #BoycottPaul a ainsi été lancé, appelant à ne plus fréquenter les boutiques du groupe familial.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, le fils de Francis Holder, David Holder, lui-même président des magasins Ladurée (qui appartiennent au groupe Holder), a pris ses distances lundi après-midi avec son père, précisant n'être "en aucun cas" associé à cette annonce, relevant de la "sphère privée".
"David Holder souhaite faire savoir qu'il ne prendra jamais position politiquement au nom des employés de la Maison Ladurée (...) La Maison Ladurée respecte la liberté de penser de l'ensemble de ses collaborateurs", a-t-il assuré, ajoutant vouloir limiter l'image de Ladurée "à la douceur et à la gourmandise".
Dans la foulée, Francis Holder lui-même a finalement fait marche arrière. "Je ne voulais pas parler au nom des collaborateurs du Groupe Holder mais exprimer mon opinion personnelle (...) Mon intention n'était en aucun cas de toucher les salariés des enseignes du groupe", a-t-il précisé.
La prise de position du président du groupe Paul, au-delà de cette polémique, augure de discussions animées à la table de de la famille Holder: l'épouse de Francis, Françoise Holder, co-fondatrice du groupe, milite en effet activement dans la campagne d'Emmanuel Macron, qu'elle a rejoint l'automne dernier. Elle est l'une des neuf délégués nationaux du mouvement de l'ancien ministre de l'Economie.
"Ce qui m'a le plus séduit chez lui, c'est qu'il est novateur, qu'il est réformiste, qu'il veut en finir avec les conformismes, les clivages qui nous ont tués", déclarait-elle en novembre sur BFMTV, précisant soutenir le candidat d'En Marche! "pas pour (elle-même)" mais pour ses "enfants" et "petits-enfants".
Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.
Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.
Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».
À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.