Soutien à l’aéronautique : un plan « plutôt bien calibré »

Soutien à l’aéronautique : un plan « plutôt bien calibré »

Mardi 9 juin, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a annoncé un plan de soutien de 15 milliards d’euros au secteur aéronautique. 1,5 milliard d’euros seront consacrés à la recherche pour « un avion neutre en carbone ». Pour les sénateurs interrogés, il s'agit d'un plan plutôt positif.
Public Sénat

Par Laure-Anne Elkabbach

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Une escadrille de ministres, dont à sa tête Bruno Le Maire, pour voler au secours du secteur aéronautique. Mardi 9 juin, le ministre de l’Économie, entouré de plusieurs membres du gouvernement, a annoncé un plan de soutien de 15 milliards d’euros en faveur du secteur aéronautique, très durement touché par la crise du coronavirus. Sur ces 15 milliards, 7 sont destinés à financer Air France, comme annoncé en mai dernier.

« Nous décrétons l’état d’urgence pour sauver notre industrie aéronautique » a déclaré Bruno Le Maire, lors de sa conférence de presse. « Si nous n’étions pas intervenus tout de suite, c’est un tiers des emplois de la filière qui aurait disparu ».

Un fonds d’investissement de 500 millions

« Globalement, je suis satisfaite » a réagi Françoise Laborde à publicsenat.fr. La sénatrice (RDSE) de Haute-Garonne qui défend la filière aéronautique dans la région Occitanie, avait interpellé le gouvernement sur l’urgence d’un plan de relance, lors de questions au gouvernement en mai dernier. « Pour moi ce qui est important c’est qu’il y a vraiment dans le « package » (…) toutes les petites entreprises ».

Les « PME et entreprises de taille intermédiaire » en difficulté, vont bénéficier d’un fonds d’investissement doté de 500 millions d’euros, à partir de cet été.  À terme, ce fonds atteindra le 1 milliard d’euros.

Pour Vincent Capo-Canellas, sénateur centriste de Seine-Saint-Denis et président du groupe d’études Aviation civile au Sénat, il s’agit d’un plan « plutôt bien calibré », avec des mesures utiles. Mais il y voit toutefois un « angle mort » : « S’agissant du transport aérien, il manque des mesures de compétitivité (…) Il y a trop de taxes en France sur le transport aérien ».

Du côté du sénateur socialiste Martial Bourquin, il était « absolument nécessaire d’avoir un plan ». Mais le vice-président de la commission des Affaires économiques du Sénat reste inquiet : « Il faut que l’ensemble de la filière soit concerné par ce plan d’aide. Faisons-en sorte que ce plan soit suffisamment équilibré. Qu’il y ait l’aide à Airbus mais aussi un soutien très fort à l’ensemble de la filière. Si on perdait des sous-traitants, des petites et moyennes entreprises, inévitablement, la reprise pourrait être compromise ».

Lors de cette conférence de presse, le ministre de l’économie a également assuré qu’« il n’y avait pas de raison de remettre en cause le principe de la ligne de production de l’A321 XLR à Toulouse » alors que celle-ci avait été auparavant mise « en pause » par Airbus, en raison de la crise du coronavirus. Un soulagement pour la sénatrice de Haute-Garonne : « On avait très peur que la chaîne de l’A 321 reparte en Allemagne ».

Le sénateur socialiste Claude Raynal, également de Haute-Garonne, estime que ces annonces sont « positives » : « Pour nous évidemment dans le département de la Haute-Garonne et à Toulouse, c’est évidemment une bonne nouvelle pour maintenir l’emploi. En espérant que l’emploi soit maintenu à un très haut niveau. » Il reste lui aussi, attentif au sort de toute la filière.

Vers un avion « neutre en carbone » ?

Le gouvernement a également annoncé qu’1,5 milliard d’euros seront consacrés dans les trois prochaines années, à la recherche pour « un avion neutre en carbone » en 2035.

« C’est peu » estime Martial Bourquin pour qui « l’avion de demain » doit être » une cause nationale et européenne » : « Il faut faire attention, le virage écologique va être là (…) Nous ne devons pas prendre de retard sur les économies d’énergie concernant l’avion (…) Le gouvernement doit appuyer son plan, sur ces innovations. Parce qu’il va y avoir un changement de comportement, c’est inévitable ».

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