Le candidat socialiste à l'élection présidentielle Benoît Hamon a dénoncé jeudi "une grande faillite morale des élites", et un "manque absolu de cohérence", après la décision de Manuel Valls de soutenir Emmanuel Macron.
"Commencer à pointer (le) risque (du Front national) en ne respectant pas le verdict des urnes, en ne respectant pas soi-même la démocratie, c'est cela le symbole le plus lourd. Ce n'est pas tant le manque de loyauté à mon égard -objectivement je ne m'attendais pas à grand chose de la part de Manuel Valls-, mais c'est l'acte qui consiste à ne pas respecter la démocratie pour combattre, quoi ?, un péril démocratique. J'y vois là un manque absolu de cohérence et une démonstration d'une grande faillite morale des élites politiques françaises", a fustigé M. Hamon sur France Info.
"C'est le peuple de gauche qui m'a donné une légitimité, et c'est pour cela, parce qu'ils m'ont donné la vie, que personne ne me la reprendra, de ces caciques qui aujourd'hui veulent choisir en fonction de leurs petites rentes politiques", a poursuivi le vainqueur de la primaire PS élargie.
Le candidat socialiste s'est aussi interrogé sur le fait que M. Valls se dise prêt, dans le Nouvel Obs, à "chercher à trouver des compromis avec la droite parlementaire", en cas de victoire de François Fillon.
"C'est-à-dire qu'il conçoit des compromis avec François Fillon, mais pas avec Benoît Hamon, ça en dit long! La gauche de gouvernement, je l'incarne mais dans +gauche de gouvernement+, il y a gouvernement, exercice du pouvoir, mais gauche aussi", a souligné ce député socialiste des Yvelines et ancien ministre.