Politique
Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus en France ce 18 septembre. Une affluence proche du même ordre que celles contre la dernière réforme des retraites. Suivez le déroulé de cette journée sur notre live.
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Par François Vignal
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Elle est sortie du tribunal, sans attendre la décision exacte des juges, ni faire de déclaration à la presse. Après sa condamnation, ce lundi, à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, et 100.000 euros d’amende, pour détournement de fonds publics, et à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire, point qui l’empêche de se présenter à la présidentielle de 2027, Marine Le Pen a réservé sa première réaction au 20 heures de TF1.
Sans surprise, la leader du Rassemblement national dénonce une « décision politique » de la part de la présidente du tribunal, visant clairement, accuse Marine Le Pen, à l’« empêcher de (se) présenter et d’être élue à l’élection présidentielle » de 2027. « Des juges ont mis en place des pratiques qu’on croyait réservées à des régimes autoritaires », estime la responsable d’extrême droite. Pour elle, « l’Etat de droit a été totalement violé par la décision qui a été rendue ». « Quand vous faites appel, l’appel est suspensif » habituellement, « et vous êtes rejugé », souligne-t-elle. Or « ce que la juge fait là », c’est la « rendre inéligible tout de suite ».
« La présidente du tribunal a condamné la favorite de l’élection présidentielle a l’inégalité avec exécution provisoire, sans motivation », dénonce encore Marine Le Pen. « Les motivations sont claires : (c’est) je ne veux pas que Marine Le Pen soit élue présidente de la République », insiste la candidate. Réaliste, elle reconnaît ne plus croire en son avenir présidentiel. « Soyons bien clairs, je suis éliminée. Mais ce sont des millions de Français dont la voix est éliminée », dénonce la responsable du RN.
Face à « ce jour funeste que cela représente pour notre démocratie et notre pays, où des millions de Français vont être privés […] de la candidate qui est aujourd’hui donnée favorite de la présidentielle », elle entend malgré tout se battre. « Je vais faire appel, car je suis innocente », prévient Marine Le Pen, qui réduit l’affaire à un banal « désaccord administratif avec le Parlement européen », où « il n’y a ni enrichissement personnel, ni corruption ».
C’est le seul espoir de la candidate : que les juges ne retiennent pas l’exécution provisoire, en appel, lui permettant de se présenter. Mais à une condition : que le jugement en appel intervienne avant la prochaine présidentielle. L’heure tourne maintenant pour Marine Le Pen. « Il faut que la justice se hâte », demande Marine Le Pen, qui espère que le jugement en appel interviendra « le plus vite possible ». Mais elle souligne qu’« il faut en général 18 mois à 2 ans ». Donc elle avoue sa crainte : « Il sera trop tard. Et imaginez que je sois relaxée dans le cadre d’un arrêt de la Cour d’Appel, postérieurement à la présidentielle où j’aurais pu me présenter. Quel sera la légitimé de la personne élue ? » demande-t-elle.
Si elle est bien dans l’impossibilité de se présenter, Jordan Bardella devra-t-il prendre la relève et le faire à sa place ? « Jordan Bardella est un atout formidable pour le mouvement, je le dis depuis longtemps. J’espère que nous n’aurons pas à user de cet atout plus tôt que nécessaire. Mais en attendant, je suis combative, je ne vais pas me laisser éliminer ainsi », prévient Marine Le Pen. Pensant aux « millions de Français qui croient en (elle) », elle s’adresse à eux par ces mots : « Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas démoralisée. Je suis comme vous, scandalisée, indignée. […] Mais c’est un moteur supplémentaire pour le combat que je mène pour eux ».
Pour aller plus loin
Au commencement était le mensonge, avec Matthieu Niango et Lionel Duroy