Stade de France : « Nous suivrons les recommandations du Sénat », assure Gérald Darmanin

Stade de France : « Nous suivrons les recommandations du Sénat », assure Gérald Darmanin

Un mois et demi après le fiasco de la finale de la ligue des Champions au Stade de France, la mission du Sénat remettait son rapport associé à une quinzaine de recommandations. Gérald Darmanin a salué leur travail mais les sénateurs attendaient un retour de la Première ministre, Élisabeth Borne.
Simon Barbarit

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Laurent Lafon, président centriste de la commission de la culture du Sénat, attendait une réponse d’Élisabeth Borne à sa question d’actualité. Mais c’est finalement Gérald Darmanin qui a répondu. « Nous avons pris connaissance ce matin du rapport de vos deux commissions et nous suivrons les recommandations du Sénat », a assuré le ministre dans l’hémicycle.

Il indique que, dès la semaine prochaine, se tiendra une réunion présidée par le président de la République sur la préparation des Jeux Olympiques qui « concernera aussi les questions de sécurité ». « Et dès la semaine prochaine, à la demande de la Première ministre, nous réunirons l’ensemble des services du ministère de l’Intérieur pour mettre en place les recommandations du Sénat », a-t-il indiqué en donnant rendez-vous aux sénateurs pour un bilan de cette préparation après l’été.

Ce mercredi, Laurent Lafon et le président de la commission des lois, François-Noel Buffet (LR), présentaient leur rapport au titre particulièrement évocateur – « Finale de la Ligue des Champions : un fiasco évitable »

> > Lire notre article. « Un fiasco évitable » : le rapport au vitriol du Sénat sur les violences au Stade de France

« La police doit être moins tournée vers la lutte contre le hooliganisme », reconnaît Gérald Darmanin

Au volet des préconisations, la mission sénatoriale souhaite rendre obligatoire le recours « aux billets infalsifiables », et plaide pour un renforcement de la formation des stadiers. Des recommandations qui sont du ressort de l’UEFA et de la FFF.

En ce qui concerne l’ordre public, la mission invite fortement la préfecture à revoir sa doctrine d’emploi du gaz lacrymogène, et à privilégier les moyens dissuadant tout débordement. Auditionné par la mission, le préfet de police Lallement, qui quitte ses fonctions dans les prochains jours, avait « assumé complètement » le gazage de supporters.

« La police doit être moins tournée vers la lutte contre le hooliganisme mais plus sur les mouvements de foule et la protection de nos concitoyens […] La quasi-intégralité des propositions que vous faites doivent être suivies par le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police », a indiqué Gérald Darmanin.

Gérald Darmanin a même reconnu devant les parlementaires « des dysfonctionnements et des erreurs de préparation » dans la lutte contre la délinquance.

« Il faut avoir la lucidité de tirer tous les enseignements de ce qui s’est passé le 28 mai

L’annonce de la destruction des images de vidéosurveillance du Stade de France avait constitué l’un des rebondissements des travaux de la mission d’information. Les images de vidéosurveillance sont disponibles pendant 7 jours, avant d’être automatiquement détruites pour des raisons de protection des données personnelles. Raison pour laquelle, les sénateurs recommandent d’« imposer aux opérateurs » des lieux où se tiennent de grands événements sportifs de conserver ces images « pendant la durée légale d’un mois ».

Lors de sa réplique aux questions d’actualité, Laurent Lafon s’est une nouvelle fois adressé à la Première ministre. « Il faut avoir la lucidité de tirer tous les enseignements de ce qui s’est passé le 28 mai. Nous nous tenons à votre disposition ».

Quelques heures plus tôt, les élus avaient rappelé l’enjeu de l’organisation de la Coupe du monde de rugby l’année prochaine et, bien sûr, celle des JO dans deux ans. « Il ne faut pas laisser penser que nous ne sommes pas en capacité d’organiser des grands évènements sportifs. Ce n’est pas vrai », avait insisté François-Noël Buffet avant de juger utile lui aussi que le président de la République ou la Première ministre s’exprime publiquement.

 

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