Stanislas Guerini : « Ceux qui opposent police et justice commettent de lourdes erreurs pour notre démocratie »
Invité de la matinale de Public Sénat, le délégué général de la République en marche est revenu sur la censure du Conseil constitutionnel d’une partie de la loi Sécurité globale. Le député de Paris assure qu’il sera « nécessaire de réécrire les avancées de ce texte, remises en cause » par les Sages. Stanislas Guerini a également dénoncé « tous ceux qui veulent opposer institution judiciaire et policière, des maillons essentiels de notre démocratie qui doivent travailler ensemble ».

Stanislas Guerini : « Ceux qui opposent police et justice commettent de lourdes erreurs pour notre démocratie »

Invité de la matinale de Public Sénat, le délégué général de la République en marche est revenu sur la censure du Conseil constitutionnel d’une partie de la loi Sécurité globale. Le député de Paris assure qu’il sera « nécessaire de réécrire les avancées de ce texte, remises en cause » par les Sages. Stanislas Guerini a également dénoncé « tous ceux qui veulent opposer institution judiciaire et policière, des maillons essentiels de notre démocratie qui doivent travailler ensemble ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Je respecte toujours quand le Conseil constitutionnel prend des décisions, mais maintenant cela veut dire qu’il va falloir reprendre notre bâton de pèlerin sur des sujets où légitimement, nous voulons protéger les policiers. Cet article 24 de la loi Sécurité globale qui avait fait couler tant d’encre, il avait été réécrit par le Sénat et le gouvernement avait sagement décidé de conserver cette écriture consensuelle entre les deux chambres. Pourquoi ? Parce que l’objectif de fond qui est de protéger ceux qui nous protègent, était partagé. Est-ce qu’aujourd’hui il reste légitime ? La réponse est oui ».

Sur le plateau de « Bonjour chez vous », Stanislas Guerini a donc confirmé ce matin que le gouvernement, comme annoncé dès hier par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, que le gouvernement comptait bien réécrire une partie de la loi Sécurité globale et notamment le fameux article 24 qui crée un délit de provocation à l’identification des forces de l’ordre ou encore celui concernant l’utilisation de drones par les policiers.

Après le Beauvau de la sécurité

Concernant le calendrier, le patron du parti de la majorité présidentielle a évoqué des travaux menés après le Beauvau de la sécurité en cours, et donc possiblement d’inscrire cette réécriture dans le cadre de la future loi sur la sécurité intérieure. « Il y a en ce moment un Beauvau de la sécurité et donc peut être qu’à son issue, il y aura nécessité d’apporter quelques modifications législatives », a-t-il confié.

Toujours dans ce contexte sécuritaire perturbé, notamment avec la mobilisation mercredi dernier des forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale, le député LREM de Paris a dénoncé « une sorte de récupération politique notamment de la part de l’extrême droite ». Il a également fustigé « des pressions actuelles sur la justice qui ne sont pas acceptables. Tous ceux qui veulent opposer police et justice, des maillons essentiels qui doivent travailler ensemble, commettent des erreurs lourdes pour notre démocratie ».

Avant d’ajouter : « La justice a pendant longtemps, manqué de moyens, et elle le disait elle-même. Mais pour que la justice soit plus efficace, il faut qu’elle ait les moyens de travailler et le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur travaillent de façon harmonieuse sur ces questions-là. Ils ne travaillent pas en opposant les institutions policières et judiciaires. Nous devons continuer à adapter notre arsenal judiciaire dans le sens qui est celui de l’effectivité des peines. Plus que la lourdeur d’une peine, c’est son caractère inéluctable qui montre son effectivité ».

« Le pass sanitaire est un outil formidable »

Stanislas Guerini a également été interrogé sur la crise sanitaire et il a logiquement défendu la stratégie vaccinale du gouvernement.  « La stratégie de prioriser la vaccination des populations qui en avaient le plus besoin, a fonctionné. C’est celle-là qui a permis à l’hôpital de tenir et c’est celle-là qui a permis aux services de réanimation de ne pas être débordés malgré l’intensité de cette troisième vague. C’est donc exactement la politique qu’il fallait mener, et maintenant que nous avons des doses qui arrivent massivement, notamment pour le mois de juin, on va pouvoir rouvrir plus largement aux jeunes. Nous tenons notre calendrier et je crois que la stratégie choisie par le gouvernement, il faut parfois savoir la saluer », a-t-il expliqué en qualifiant le pass sanitaire « d’outil formidable pour accélérer le retour à la vie normale ».

Référendum climat : « La réécriture du Sénat est méprisante »

Sur le référendum climat, qui permettrait d’inscrire le respect de l’environnement dans la constitution, le patron de la République en marche a dit « regretter que les sénateurs aient amoindri cette ambition du gouvernement » et a critiqué une réécriture « un peu méprisante du travail des citoyens qui n’est pas à la hauteur de la situation ».

« Nous devons fixer notre ambition, si nous l’amoindrissons, nous renonçons à celle même des citoyens. Nous devons encore essayer de convaincre les sénateurs, mais si le Sénat en décide ainsi, malheureusement, nous ne pourrons pas aller au bout des choses ».

Partager cet article

Dans la même thématique

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Stanislas Guerini : « Ceux qui opposent police et justice commettent de lourdes erreurs pour notre démocratie »
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le