« Lorsque l’essentiel est en jeu, les montagnards s’expriment d’une seule voix ! », se félicite le sénateur de Savoie, Cédric Vial, dans un courrier adressé au président de la République. A l’origine de l’initiative, le sénateur LR, avec 57 de ses collègues, demande une audience à Emmanuel Macron afin de l’entretenir de ses inquiétudes concernant le report de la fermeture des remontées mécaniques, ils craignent une « stigmatisation des stations de montagne ».
Au Sénat, la mobilisation est forte sur le sujet et mardi encore Cyril Pellevat, sénateur LR de la Haute-Savoie, dénonçait « une atteinte aux libertés fondamentales » (lire ici). Aujourd’hui, le collectif veut sensibiliser le chef de l’Etat à une situation qui provoque « beaucoup d’incompréhension et dont les conséquences n’ont visiblement pas toutes été appréhendées ».
C’est pourtant Emmanuel Macron qui, le mardi 24 novembre, a douché les espoirs des acteurs de la montagne en affirmant, malgré une concertation en cours, qu’il lui semblait « impossible d’envisager une ouverture pour les fêtes ». Une reprise de l’activité lui faisant craindre que les accidentés du ski viennent engorger des hôpitaux déjà sous tension avec la crise sanitaire. Suscitant raillerie et colère, le Premier ministre a ensuite annoncé que les stations de sports d’hiver seront autorisées à ouvrir à Noël, mais pas leurs remontées mécaniques (lire ici).
« La diversité des situations doit être prise en compte et les décisions doivent s’appuyer sur des éléments factuels pour être comprises. Nous n’en sommes pas encore arrivés là ! », écrit pour sa part Jean-Michel Arnaud, sénateur des Hautes-Alpes dans la lettre au Président.
Dans le même temps, les présidents des associations départementales des maires ont publié un communiqué au vitriol. « Pendant plusieurs semaines, les élus locaux et les professionnels de la montagne et du tourisme ont travaillé de concert à l’élaboration d’un protocole sanitaire rigoureux permettant d’accueillir le public en toute sécurité, dans le respect des règles imposées par le contexte sanitaire actuel. Un travail balayé par une décision hâtive », s’indignent-ils.
Tous espèrent un revirement le 11 décembre prochain, date de la prochaine rencontre gouvernementale avec les acteurs de la montagne. Les présidents d’associations des maires préviennent qu’en l’absence d'une réponse concrète, ils se réservent « le droit de s’associer à toute démarche, y compris juridique » pour préserver les intérêts des professionnels concernés. « Le ski, c’est 120 000 emplois directs ou indirects et près de 10 milliards d’euros de retombées dans nos vallées », insiste le sénateur des Alpes Maritimes, Philippe Tabarot.