« La décision n’est pas prise ». C’est la réponse qu’ont livrée mardi soir Jean-Marie Caillaud et Pierre Herrero, respectivement conseiller territoires et conseiller parlementaire du chef de l’Etat, à une délégation de neuf sénateurs de montagne, selon Cédric Vial (rattaché au groupe les Républicains). Mais d’après le Monde, l’exécutif est enclin à prolonger l’interdiction en raison de la situation sanitaire. Une décision devait être actée ce mercredi matin en conseil de défense. « L’espoir reste permis », veut croire le sénateur de la Savoie. Pas dupe, il ajoute : « Mais alors est-ce que c’est une minute de plus Monsieur le bourreau ? »
Les sénateurs sont néanmoins sortis de cette réunion avec « le sentiment d’avoir pu faire entendre [leurs] arguments », assure Cédric Vial, satisfaits d’avoir « la garantie » qu’ils seraient transmis « aux personnes qui prennent la décision ». En bref, à Emmanuel Macron.
Les élus du Palais du Luxembourg ont notamment fait savoir qu’à leurs yeux, les contraintes ne sont plus les mêmes qu’avant Noël. « Aujourd’hui la situation sanitaire nous semble compatible avec la situation de la réanimation dans les hôpitaux qui était l’effet bloquant au mois de décembre. Désormais elle s’est améliorée », estime-t-il. Mais l’exécutif s’inquiéterait de la propagation des différents variants du covid-19 dans le pays. « Ce qui les gêne, ce sont les regroupements et les flux de population », rapporte Cédric Vial. « On a fait plusieurs propositions comme obliger les gens à faire un test antigénique ou PCR pour toute réservation dans un hébergement ou pour tester de manière massive les personnes dans chaque station », ajoute-t-il.
Surtout, les sénateurs ont tiré la sonnette d’alarme quant à la situation économique des stations. Fermer en février, cela revient à faire une « saison blanche », résume le sénateur. « La Savoie c’est entre 50 et 60 % de l’économie du département qui dépend de la montagne », souligne-t-il. Il prévient : « Ce serait une vraie catastrophe économique de fermer en février. Le risque c’est une crise systémique ».