Statut de l’élu local : le Sénat retire l’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les valeurs de la République 

C’était l’une des dispositions polémiques de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. L’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République a été supprimée en séance par les sénateurs. Elle était perçue comme une mesure accusatoire par les élus. 
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Supprimée par les députés en première lecture, la mesure a été réintroduite en commission des lois du Sénat à l’article 5 bis de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. En séance publique, mardi, les sénateurs sont revenus sur cette mesure polémique consistant pour les maires à s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République.

« Dans les petites communes, imaginez l’organisation d’une cérémonie publique supplémentaire pour un serment, cela engagerait des frais, du formalisme pour aucun bénéfice concret », a estimé le sénateur centriste, Jean-François Longeot, rappelant que la charte de l’élu local est déjà signée par l’ensemble du conseil municipal lors de son installation et à valeur d’engagement. Cette charte a néanmoins été complétée en intégrant notamment le respect de la laïcité et des symboles de la République.

L’Association des maires de France (AMF) a fustigé dans un appel aux sénateurs une disposition « accusatoire » qui allait accroître « l’insécurité juridique » des élus. L’AMF note également « que les responsables nationaux, parlementaires, ministres et Président de la République » sont exemptés de ce serment.

« C’est au mieux infantilisant, c’est au pire humiliant pour les élus locaux », a appuyé la sénatrice communiste, Céline Brulin.

Suite à ces prises de parole, la corapporteure LR, Jacqueline Eustache-Brinio a défendu son amendement supprimant cette obligation « d’engagement public » pour les élus. Il a été adopté. Sur la défensive, la sénatrice en a profité pour exprimer « sa colère ». « Cette notion de serment n’a jamais existé dans l’esprit ni par écrit, ni par oral ni même par la pensée des trois rapporteurs ». « Celui ou celle qui fait du buzz sur un sujet comme celui-là, je ne le supporte pas. Nous n’avons jamais écrit, jamais pensé qu’il y avait un serment », a-t-elle dénoncé.

 

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

5min

Politique

Conférence Travail et Retraites : « Si on veut avancer sur les retraites, il faut passer par la case travail »

Alors que la bataille à laquelle se livrent l’exécutif et les députés sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale bat son plein à l’Assemblée nationale, les partenaires sociaux se réunissent ce matin pour la première plénière de la conférence sur les retraites. Souhaitée par Sébastien Lecornu, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou y voit une « démarche moderne et inédite », souhaitant replacer le travail au cœur des débats.

Le