Steak végétal : « il y a tromperie pour le consommateur » pour Anne-Catherine Loisier

Steak végétal : « il y a tromperie pour le consommateur » pour Anne-Catherine Loisier

Dans un échange vif, Philippe Conte, importateur de « viande » végétale, s’est heurté l'opposition de la sénatrice centriste de Côte d’Or Anne-Catherine Loisier. Elle lui reproche l’utilisation du mot steak pour vendre ses produits. Une réduction de la consommation mondiale de viande de 50 % qui permettrait pour Philippe Conte d’atteindre les objectifs des accords de Paris sur le climat.
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Par Pauline Vilchez

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Il y a des mots qui électrisent les débats, « steak végétal » est de ceux-là. Si Philippe Conte grossiste et distributeur de viandes végétales revendique l’appellation, la sénatrice Union Centriste de la Côte-d’Or, Anne-Catherine Loisier, a été particulièrement « gênée » par l’utilisation de ce mot « parce que je pense qu’il y a tromperie pour le consommateur ».

Inscrite dans la loi Egalim (loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) adoptée en 2018, l’interdiction de l’utilisation du mot steak pour un produit végétal a été récemment retoquée par le Conseil constitutionnel. Si pour Philippe Conte « le droit a été dit » l’interdiction pourrait bientôt revenir dans la loi Legendre récemment adoptée par l’Assemblée nationale.

« Les protéines animales ne sont pas obligatoires, les protéines végétales peuvent les remplacer […] l’idée c’est de tromper le palais »

Pour ce Tourangeau de 52 ans, le débat n’a pas lieu d’être : « Les protéines animales ne sont pas obligatoires, les protéines végétales peuvent les remplacer […] l’idée c’est de tromper le palais ». Une idée qui a fait bondir la sénatrice de Côte-d’Or : « Moi je suis une Bourguignonne donc quand on me parle d’imiter le goût, ça me heurte », s’exclame-t-elle.

Si l'on remplaçait « 50 % des protéines animales par des protéines végétales dans notre consommation mondiale, on atteindrait les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat ».

Pour Philippe Conte, il est urgent que les consommateurs changent leurs habitudes, quitte à venir « braconner » sur les terres des boucheries traditionnelles pour convertir les amateurs de viande : « L’humanité doit faire face à un grand défi : le dérèglement climatique lié à l’émission de gaz à effets de serre (…) Si on remplaçait 50 % des protéines animales par des protéines végétales dans notre consommation mondiale, on atteindrait alors les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) ».

Un argument qui n’a pas suffi à convaincre Anne-Catherine Loisier qui souhaite « préserver cet élevage de qualité qui développe nos territoires ».

 

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