Stéphane Le Foll : « La social-démocratie reviendra »

Invité de notre matinale, Stéphane Le Foll a défendu la social-démocratie face à « la gauche qui s’agite. » L’ancien ministre de François Hollande mise sur un retour du centre-gauche après le retrait d’Emmanuel Macron et répond aux Jeunes Socialistes qui fustigent les « éléphants » du PS, en leur préférant « l’expérience. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Le débat pour ou contre la Nupes, c’est fini », veut croire Stéphane Le Foll. L’ancien ministre de François Hollande veut remettre « la ligne » de la gauche en débat et plaide pour la social-démocratie : « La social-démocratie, c’est un constat, qu’il y a une économie de marché, où il y a de la concurrence, et qu’il faut de la régulation. C’est aujourd’hui ce qui se pratique pratiquement partout en Europe : cela permet de négocier entre les intérêts différents et de trouver les compromis nécessaires. » Le maire du Mans ne s’inquiète pas de la faiblesse actuelle du centre-gauche : « Il y a eu des moments dans l’histoire où les forces politiques ont disparu. La social-démocratie reviendra. »

« Il faut des gens qui ont de l’expérience, plutôt que d’avoir des jeunes qui n’ont pas beaucoup de respect »

D’autant plus que d’après lui, la dynamique de LFI est loin d’être irrémédiable : « À chaque début de présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a une base de 10%, il a capté l’extrême gauche. Si vous ne faites pas plus de 10 dès le début de la campagne vous avez perdu la présidentielle, ensuite le vote utile joue, et les talents de tribun indéniables de Jean-Luc Mélenchon. Mais ça ne fera pas gagner la gauche. » S’il y a « besoin d’alliances », Stéphane Le Foll estime que « l’on ne peut pas rester enfermé sur une doctrine qui nous emmène sur une gauche qui s’agite mais ne peut pas gouverner », tout en misant sur le centre-gauche qui sera laissé libre après Emmanuel Macron. « De toute façon, il va y avoir un changement », conclut-il.

Ce changement, certains l’appellent de leurs vœux, mais pas dans le sens souhaité par Stéphane Le Foll. Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes et porte-parole du PS, a par exemple fustigé ce week-end « les éléphants responsables de notre chute. » « Vous nous avez fait perdre, laissez-nous gagner », a-t-elle ajouté. « Quand on n’a plus de respect pour rien… Qu’elle commence par être élue, l’expérience ça compte. Moi ça ne me dérange pas de tourner une page, encore faut-il être capable d’en tourner une autre. Il faut des gens qui ont de l’expérience et un peu adulte, plutôt que d’avoir des jeunes qui n’ont pas beaucoup de respect. C’est un vrai problème dans la société et au sein de la gauche en particulier », lui répond l’ancien ministre de François Hollande.

Dans la même thématique

France Point presse Michel BARNIER a l INES du Technolac Bourget du Lac
3min

Politique

Gouvernement Barnier : « Les communistes ne sont pas dans une logique de censure a priori », précise Cécile Cukierman

Reçus par Michel Barnier, les responsables communistes ont rappelé au nouveau Premier ministre leurs lignes rouges, alors que la majorité des membres du Nouveau Front populaire annonce déjà vouloir censurer le futur gouvernement. Interrogée par Public Sénat, Cécile Cukierman, présidente du groupe communiste au Sénat, reconnaît néanmoins des « diagnostics partagés » avec le nouveau locataire de Matignon sur la situation du pays.

Le

Stéphane Le Foll : « La social-démocratie reviendra »
6min

Politique

« L’époque où il y avait des ministres qui étaient maires, ça marchait pas mal ! » lance David Lisnard

Face aux conséquences d’une « dissolution insensée », cause de « dangerosité et d’instabilité », le président LR de l’Association des maires de France veut faire des communes « un pôle de stabilité », rejetant toute responsabilité des collectivités dans le dérapage des finances publiques. Reçu par Michel Barnier ce mardi, il assure ne rien « attendre ».

Le

Paris: Parti socialiste nouveaux deputes legislatives Assemblee nationale
6min

Politique

Destitution : la procédure jugée recevable par le Bureau de l’Assemblée nationale divise les parlementaires PS

Pour la première fois sous la Ve République, une proposition de résolution visant à « engager la procédure de destitution » du chef de l’Etat a été jugée recevable par le Bureau de l’Assemblée nationale. Les trois membres socialistes du Bureau ont voté en faveur de la recevabilité mais cette position ne fait pas l’unanimité au sein du PS.

Le

LA ROCHELLE : French socialist party summer camp.
4min

Politique

Ronan Dantec souhaite « faire émerger le socle de la social écologie »

Créé après les européennes de 2019 pour « fédérer la social écologie », le mouvement du sénateur Ronan Dantec Ensemble sur nos territoires organise ce samedi un « forum politique » rassemblant des personnalités de la société civile comme Laurent Berger et Laurence Tubiana et des élus de tous les partis de la gauche à l’aile gauche de la macronie, comme Raphaël Glucksmann, Johanna Rolland ou Stella Dupont. Une démarche qui se veut rassembleuse pour déboucher sur une « nouvelle offre politique ».

Le