Stéphane Le Foll : « La social-démocratie reviendra »

Invité de notre matinale, Stéphane Le Foll a défendu la social-démocratie face à « la gauche qui s’agite. » L’ancien ministre de François Hollande mise sur un retour du centre-gauche après le retrait d’Emmanuel Macron et répond aux Jeunes Socialistes qui fustigent les « éléphants » du PS, en leur préférant « l’expérience. »
Louis Mollier-Sabet

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« Le débat pour ou contre la Nupes, c’est fini », veut croire Stéphane Le Foll. L’ancien ministre de François Hollande veut remettre « la ligne » de la gauche en débat et plaide pour la social-démocratie : « La social-démocratie, c’est un constat, qu’il y a une économie de marché, où il y a de la concurrence, et qu’il faut de la régulation. C’est aujourd’hui ce qui se pratique pratiquement partout en Europe : cela permet de négocier entre les intérêts différents et de trouver les compromis nécessaires. » Le maire du Mans ne s’inquiète pas de la faiblesse actuelle du centre-gauche : « Il y a eu des moments dans l’histoire où les forces politiques ont disparu. La social-démocratie reviendra. »

« Il faut des gens qui ont de l’expérience, plutôt que d’avoir des jeunes qui n’ont pas beaucoup de respect »

D’autant plus que d’après lui, la dynamique de LFI est loin d’être irrémédiable : « À chaque début de présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a une base de 10%, il a capté l’extrême gauche. Si vous ne faites pas plus de 10 dès le début de la campagne vous avez perdu la présidentielle, ensuite le vote utile joue, et les talents de tribun indéniables de Jean-Luc Mélenchon. Mais ça ne fera pas gagner la gauche. » S’il y a « besoin d’alliances », Stéphane Le Foll estime que « l’on ne peut pas rester enfermé sur une doctrine qui nous emmène sur une gauche qui s’agite mais ne peut pas gouverner », tout en misant sur le centre-gauche qui sera laissé libre après Emmanuel Macron. « De toute façon, il va y avoir un changement », conclut-il.

Ce changement, certains l’appellent de leurs vœux, mais pas dans le sens souhaité par Stéphane Le Foll. Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes et porte-parole du PS, a par exemple fustigé ce week-end « les éléphants responsables de notre chute. » « Vous nous avez fait perdre, laissez-nous gagner », a-t-elle ajouté. « Quand on n’a plus de respect pour rien… Qu’elle commence par être élue, l’expérience ça compte. Moi ça ne me dérange pas de tourner une page, encore faut-il être capable d’en tourner une autre. Il faut des gens qui ont de l’expérience et un peu adulte, plutôt que d’avoir des jeunes qui n’ont pas beaucoup de respect. C’est un vrai problème dans la société et au sein de la gauche en particulier », lui répond l’ancien ministre de François Hollande.

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