Steve: émotion et polémique perdurent avant des rassemblements à Nantes
A la veille d'un rassemblement à Nantes "pour Steve et contre les violences policières" qui n'a pas reçu le soutien de la famille, les autorités...
Par Benjamin MASSOT
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A la veille d'un rassemblement à Nantes "pour Steve et contre les violences policières" qui n'a pas reçu le soutien de la famille, les autorités ont mis en garde vendredi contre les risques de débordements, alors que l'émotion et la polémique sur l'intervention des policiers perdurent.
Devant la presse, le préfet de Loire-Atlantique a dit posséder des "informations concordantes sur la volonté d'un certain nombre de groupes d'activistes d'en découdre avec les forces de police". Aussi, l'interdiction concerne une grande partie du centre-ville de 10h à 20H samedi alors que deux projets de rassemblement à 11h00 et à 13h00 - ce dernier dans le centre - ont été lancés sur les réseaux sociaux.
Le préfet de Loire-Atlantique Claude d'Harcourt, le 15 juillet 2019 à Nantes
AFP
Au-delà de l'aspect sécuritaire, le préfet Claude d'Harcourt refuse que "des individus volent à la collectivité le moment d'émotion qui est souhaité par tous les amis de Steve".
Aussi, Me Cécile de Oliveira, l'avocate de la famille de Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans disparu lors de la Fête de la musique et dont le corps a été retrouvé lundi dans la Loire, a indiqué que la famille "ne soutenait pas du tout" le rassemblement samedi, comme plusieurs proches.
Alexis Corbière, député LFI, s'est dit lui "gêné" par cette décision des autorités, estimant sur BFM que "beaucoup de gens ont envie de se rassembler pour faire entendre une volonté de justice".
Mais selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, "il n'y a pas d'interdiction des manifestations (…), évidemment demain il y a la possibilité d'organiser un rassemblement (…) mais cela est encadré pour éviter des débordements et des violences".
Christophe Castaner à l'Elysée, le 3 jullet 2019
AFP
Le ministre est également revenu sur l'utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre, admettant qu'il y avait un "questionnement" sur leur usage. Lors de la nuit du 21 au 22 juin, à 04H00 du matin, une vingtaine de policiers s'étaient rendus sur le quai Wilson à Nantes pour faire respecter l'heure limite de diffusion de la musique. Des échauffourées avaient éclaté, des participants au sound-system ont raconté avoir été aveuglés par du gaz lacrymogène et certains avaient chuté dans la Loire.
Autre signe que le dossier Steve continuait à faire des remous, les deux juges d'instruction de Nantes ont demandé à être dessaisis.
- ballons blancs -
Car quatre jours après la découverte du corps sur les bords de la Loire, l'émoi reste vif. La polémique sur l'intervention des forces de l'ordre ou sur le rapport de l'IGPN, la police des polices, accusée par certains de dédouaner les forces de l'ordre, se poursuit.
Le logo de l'Inspection Générale de la Police Nationale le 13 juin 2019
AFP/Archives
Ainsi, un participant à la soirée du 21 juin a affirmé avoir été écarté de l'enquête de l'IGPN. Selon lui, il n'aurait reçu aucun mail de la part de l'IGPN alors qu'il souhaitait apporter son témoignage, une version démentie par la police des polices.
L'avocat du père de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué en 2014 par une grenade lors d'affrontements à Sivens (Tarn), a accusé l'IGPN d'agir "comme agence de communication politique". "L'IGPN conclut à chaque fois à l'absence de lien", pointe Me Arié Alimi, également avocat de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui avait déposé une demande en référé pour suspendre l'arrêté d'interdiction de manifester samedi dans le centre-ville de Nantes. La requête a été rejetée par le tribunal administratif de Nantes, a indiqué vendredi soir à l'AFP la préfecture de Loire-Atlantique.
Dès vendredi soir, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans des villes françaises, comme à Grenoble, avec une centaine de personnes.
A Lille, quelque 250 personnes selon une source policière et 500 selon les organisateurs ont rendu hommage au jeune nantais. "La police assassine en toute impunité", "Tout le monde déteste la police", "Castaner en prison", a scandé la foule parmi laquelle des militants d'Attac, des jeunes communistes, des membres de la CGT et quelques "gilets jaunes".
A Dijon, près de 200 personnes se sont retrouvées pour une marche, ballons blancs à la main, dans les rues du centre ville, a constaté un journaliste de l'AFP. "Ce qui est arrivé à Steve m'a beaucoup touché. Ça aurait pu être n'importe qui, un de mes frères, un ami à moi. On a voulu lui rendre hommage", a déclaré Laura Payan.
En dehors de Nantes, les appels à manifester en mémoire de Steve se sont multipliés dans d'autres villes pour ce week-end: Toulouse, Caen, Le Havre, Montpellier, Paris samedi ou encore Tours et Rouen dimanche.
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