La France en a terminé partiellement avec le confinement, mais pas avec les questions. Les oppositions se mettent en ordre de bataille pour faire la lumière sur les moyens mis en œuvre pour freiner la propagation de l’épidémie, dès la fin du mois de janvier. Au Sénat, la conférence des présidents, l’instance qui réunit présidents de commissions et de groupes, a acté le 29 avril dernier le principe d’une commission d’enquête, pour pouvoir auditionner sous serment des personnalités impliquées dans la gestion de la crise. Une nouvelle réunion de cette conférence, ce mercredi 13 mai, devrait fixer plus précisément le calendrier.
Invité d’Audition publique, émission des chaînes parlementaires, en partenariat avec Le Figaro Live, le président du groupe socialiste au Sénat a répété qu’il était favorable à un démarrage rapide des travaux de la commission d’enquête, dont l’existence sera, rappelons-le, limitée à six mois. Pourquoi aller vite ? Principalement pour éviter d’être gêné par la traditionnelle séquence budgétaire de fin d’année, qui mobilise toutes les forces du Parlement. « Je souhaite qu’elle se déroule le mieux possible, c'est-à-dire qu’elle se réunisse dès le mois de juin », a répété Patrick Kanner.
Des questions sur le renouvellement des stocks
Même si l’épidémie est très loin d’avoir disparu en France et dans le monde, ce ne sera pas gênant, de l’avis du sénateur socialiste du Nord, qui espère se focaliser sur les décisions prises avant l’été. Tenue des municipales, nombre de tests, ou encore la question centrale des masques. « Il y a un problème d’État », a-t-il affirmé. L’ancien ministre, en fonction sous le précédent quinquennat, s’interroge notamment sur les destructions de masques. « Il y avait 750 millions de masques chirurgicaux en stock à la fin du quinquennat de François Hollande. Et si on doit le prouver, on le prouvera […] Il y a eu un problème : 600 millions de masques ont disparu et ont été détruits », s’est-il exclamé.
Au mois de mars, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, expliquait que le stock d’État était tombé à 117 millions de masques chirurgicaux. « Quand on détruit des masques, on doit reconstituer les stocks. La vraie question, elle est là », a insisté Patrick Kanner, alors que le gouvernement a reconnu avoir détruit de nouveaux stocks en pleine période sanitaire, car les masques étaient périmés. Patrick Kanner affirme que les socialistes ont constitué un « dossier » pour préparer leur défense, pour la période 2012-2017.