Aucun des écologistes pressentis pour succéder à Nicolas Hulot n'entrera au gouvernement à moins d'un changement radical de politique en faveur de l'environnement, a affirmé jeudi l'un d'entre-eux, Pascal Canfin, en égrénant la liste des candidats potentiels.
"Je les ai eus au téléphone. Aucun d'entre-eux, c'est ma conviction absolue (...) n'ira dans ce gouvernement s'il n'y a pas ce big bang", a déclaré sur France Inter le directeur général de l'ONG WWF.
M. Canfin a cité "les noms qui circulent" pour le ministère de l'Environnement: "Chantal Jouanno, Laurence Tubiana (directrice générale de la Fondation européenne du climat, ndlr), moi-même, Daniel Cohn-Bendit, Arnaud Leroy (président de l'Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie, Ademe, ndlr), Ségolène Royal" ou encore Barbara Pompili et François de Rugy.
A titre personnel, "je suis très bien à la tête du WWF France", a insisté M. Canfin, qui s'est qualifié d'"idéaliste pragmatique".
Selon lui, "il faut faire un big bang" en termes "d'organisation des pouvoirs publics" pour permettre de "produire la transition écologique à grande échelle".
Ce changement dans les structures de l'Etat doit être comparable à ceux mis en oeuvre dans le cadre de la construction européenne puis de la décentralisation dans les années 1980, a-t-il jugé.
"Emmanuel Macron, sur ce sujet-là, est face à lui même (...) S'il ne fait pas ce big bang pour permettre à l'Etat de produire la transition à grande échelle, alors il manquera à l'une de ses grandes responsabilités historiques", a plaidé Pascal Canfin.
"Personne ne fera l'arbre qui cache la forêt (...). Nous sommes absolument convaincus que la leçon à tirer du départ de Nicolas Hulot est que ça ne peut pas continuer comme avant, sinon c'est la chronique d'un échec annoncé, ça n'a aucun intérêt", a-t-il poursuivi.
"Pour être très proche de Nicolas Hulot (...) je savais que le feu couvait", a-t-il dit au sujet de la démission surprise de ce dernier, annoncée en direct à la radio mardi.
Pascal Canfin était l'un des deux écologistes du gouvernement de Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014, dans lequel il occupait le poste de ministre du Développement. Il avait refusé de rester au gouvernement lorsque Manuel Valls avait succédé à M. Ayrault.