Les sénateurs ont rendu hommage à Dinah Gonthier, ce mercredi 27 octobre. L’adolescente s’est donné la mort après avoir été victime de harcèlement scolaire. Plusieurs sénateurs ont interpellé le ministre de l’Education sur « ce fléau ».
Suicide de Dinah Gonthier : « C’est un drame pour la République et un échec collectif »
Les sénateurs ont rendu hommage à Dinah Gonthier, ce mercredi 27 octobre. L’adolescente s’est donné la mort après avoir été victime de harcèlement scolaire. Plusieurs sénateurs ont interpellé le ministre de l’Education sur « ce fléau ».
Par Héléna Berkaoui
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« Un enfant qui se donne la mort, c’est un drame pour la République et un échec collectif. » Les mots solennels du sénateur communiste, Fabien Gay, ont rejoint ceux de ses collègues frappés par le suicide de Dinah Gonthier, une adolescente de 14 ans, le 5 octobre dernier. Trois sénateurs ont, ce mercredi 27 octobre, interpellé le ministre de l’Education nationale sur ce drame.
Selon la famille, cette jeune fille a fait l’objet d’un harcèlement continu de ses camarades en raison de son orientation sexuelle et de ses origines maghrébines. Le parquet de Mulhouse a annoncé avoir ouvert une enquête pour harcèlement, afin d’établir les circonstances qui ont poussé Dinah Gonthier à se suicider.
« La banalisation des discours de haine déteint partout y compris à l’école »
« Aujourd’hui plus de 700 000 élèves sont susceptibles d’être victimes de harcèlement scolaire », a rappelé Fabien Gay. Le sénateur communiste, a aussi pointé le climat politico-médiatique : « La banalisation des discours de haine, d’intolérance et de racisme, particulièrement dans l’arène politico-médiatique, déteint partout y compris à l’école ».
Une analyse partagée par le ministre de l’Education : « La prévention est le point le plus important, elle suppose une mobilisation de tous les adultes. C’est nous tous qui sommes responsables du climat que nous avons créé dans la société, donc une façon apaisée de nous parler participe de la résolution de ce problème ».
Cyberharcèlement : l’inaction coupable des réseaux sociaux
Le harcèlement scolaire a connu une évolution avec la généralisation de l’accès aux réseaux sociaux, qui fait que le harcèlement se poursuit jusqu’au domicile des victimes. L’inaction des réseaux sociaux est « inadmissible et scandaleuse », s’est émue Sabine Van Heghe. La sénatrice PS du Pas-de-Calais, qui a présidé une mission d’information sur le harcèlement scolaire, rappelle les recommandations préconisées, notamment un renforcement des obligations des réseaux sociaux (lire notre article). Là encore, Jean-Michel Blanquer a donné raison à la sénatrice en appuyant sur la nécessité de « faire pression sur les plateformes, les réseaux sociaux ».
Le ministre de l’Education a aussi indiqué la généralisation du programme Phare pour lutter contre le harcèlement scolaire à la rentrée 2021. Ce programme consiste notamment à « former des élèves » pour qu’ils deviennent « des ambassadeurs contre le harcèlement ». Si la gravité du sujet prête à une écoute mutuelle, le sénateur communiste s’est toutefois inquiété de « la disparition progressive des personnels médico-sociaux dans les établissements ». Des personnels indispensables pour mettre en place un accompagnement des élèves.
Le calendrier s’annonce plus que serré pour parvenir à un vote sur le budget d’ici la fin de l’année. Au Sénat, on se prépare à différentes hypothèses : 49.3, ordonnances, loi spéciale. On fait le point ici.
La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.
Les propos du chef d’Etat-major des Armées, face au congrès des maires de France, ont fait réagir la classe politique, alors qu’il a appelé les édiles à « préparer leurs populations », à un possible conflit dans quelques années. Son discours a aussi réactivé l’idée d’un déploiement d’un nouveau service volontaire par Emmanuel Macron.
Comme annoncé, la majorité sénatoriale LR et centriste a supprimé la hausse de la CSG sur le capital votée par les députés, censée rapporter 2,66 milliards d’euros. « Vous défendez le capital, le profit, de manière entêtée », a dénoncé le sénateur PS, Yan Chantrel. La rapporteure, la centriste Elisabeth Doineau, a voulu en rester aux « mesures que la majorité sénatoriale avait défendues en juillet auprès de François Bayrou ».