Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher

Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher

La ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, estime que la réforme de la fiscalité sur les hauts patrimoines au début du quinquennat a permis de créer des emplois. Elle a fermé la porte à toute modification, alors qu’un rapport de France Stratégie souligne la forte progression des revenus tirés des dividendes chez les plus hauts revenus.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le débat était monté au printemps, au moment de la facture du confinement et de l’examen des budgets rectificatifs. Il est revenu ces derniers jours, après la publication d’un rapport d’un comité d’évaluation des réformes de la fiscalité, réalisé grâce au travail de France Stratégie (dépendant de Matignon). En 2018, les dividendes distribués ont augmenté de 60% et se sont concentrés sur les plus fortunés : 0,01% des foyers fiscaux en a reçu le tiers. À l’heure où la précarité augmente, les oppositions donnent de la voix pour rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), réduit en un impôt sur la fortune immobilière (IFI) au début du quinquennat, ou encore pour revenir sur l’abaissement de la fiscalité sur les revenus tirés du capital (flat tax).

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, a clairement fermé la porte à tout ajustement. Invitée ce 12 octobre 2020 d'Audition publique, sur les chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro Live, elle a fait le lien entre cette réforme fiscale et ses effets positifs sur l’économie, ce que n’a pas su faire le président du comité d’évaluation. « Il faut penser que ce choix n’a pas été mauvais puisque c’est pendant ces trois dernières années que nous avons créé le plus d’emplois ces dix dernières années : 500 000 emplois […] Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », a insisté la ministre. Pas question non plus de jouer sur le niveau d’imposition des dividendes, un « impôt d’importance assez modeste », selon ses termes. L’an dernier, France Stratégie évaluait le coût de ces deux allègements à 2,9 milliards d’euros.

« Il faut quand même regarder la réalité, vous allez avoir des effets de patrimoine »

D’après la ministre, la France a pu accéder à la « première marche du podium des investissements étrangers dans l’industrie », après cette réforme. Agnès Pannier-Runacher a en outre souligné que l’année de référence de l’étude n’était pas l’année en cours. « Soit ils sont très forts dans la projection de l’impact de la crise sur l’économie, soit il y a un petit hiatus dans la présentation », a-t-elle argumenté.

Ce 12 octobre a par ailleurs été marqué par la publication d’une note du Conseil d'analyse économique, indiquant que les deux tiers de l’épargne privée accumulée pendant le confinement sont le fruit des 20 % les ménages les plus riches. « L’année 2020 n’est pas terminée. Avant de tirer des bilans sur la comète, il faut quand même regarder la réalité, vous allez avoir des effets de patrimoine », a tempéré Agnès Pannier-Runacher, qui a déplacé le débat sur l’accompagnement des salariés victimes de la crise économique. « Le sujet aujourd’hui c’est de savoir comment on répond au fait que vous avez des personnes qui sont en train de perdre leur emploi. Le premier vecteur de la pauvreté, c’est la perte d’emploi. La réponse, elle est précisément dans le fait de relancer l’économie », a-t-elle mis en avant.

Dans la même thématique

Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le