Le sénateur Vincent Éblé, président de la commission des finances du Sénat est le co-auteur d’un rapport sur le bilan de la réforme de l’impôt sur la fortune. Et malgré les promesses du gouvernement sur le ruissellement économique que cette suppression d’impôt devait entraîner, le rapport sénatorial n’hésite pas à contredire ces prévisions : « C'est l'une de nos conclusions : il n'y a pas de ruissellement, mais il y a un cadeau considérable fait aux plus riches. »
« Pour les 100 patrimoines français les plus élevés, c'est 1,2 million d'euros par an et par contribuable d'économie » décrit-il. Selon le rapport, le « cadeau fiscal » aux plus fortunés est loin d’être réinvesti dans l’économie française, et concerne plutôt l’investissement à l’international ou la consommation.
Un choix fiscal critiquable pour le sénateur, qui évoque également le budget 2020 présenté par le gouvernement. Il apporte notamment une nuance sur la baisse d’impôts de 5 milliards annoncée pour le contribuable : « C'est très bien de tenter de réduire la fiscalité, mais la fiscalité c'est aussi des recettes pour le service public, pour les politiques publiques ».
« La véritable question, c'est celle de l'équilibre de nos comptes et de savoir si l'action publique est financée ou si elle ne l’est pas » explique Vincent Éblé. « On peut faire des réductions d'impôts, mais alors il faut faire des économies en parallèle. Aujourd'hui c'est plus compliqué »