Ce matin, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, a proposé la disparition de la contribution à l’audiovisuel public. Catherine Morin-Desailly est en désaccord et craint « un nouvel impôt » pour financer le manque à gagner.
Elle redoute aussi « une mise sous tutelle de l’audiovisuel public » qui ne sera plus libre de ses droits. Elle dénonce « une volonté de reconcentrer les pouvoirs » et de « décider des moyens de l’audiovisuel public » de la part du gouvernement.
De toute façon, pour Catherine Morin-Desailly, le responsable n’est pas le ministre des Comptes publics mais celui de la Culture. Franck Riester sera reçu par la commission de la culture sur la distribution de la presse et sera aussi entendu sur l’audiovisuel.
Elle trouve l’annonce « démagogique », comme celle de la suppression de la taxe d’habitation. D’autant plus que « la redevance française est une des plus basses d’Europe » et est acceptée dans la mesure où « il y a un effort de qualité et de différenciation ».
Les GAFA ont « une force de frappe considérable » pour « saper l’action publique »
Pour Catherine Morin-Desailly, le vote de la directive droit d’auteur est « une immense victoire ». Elle permettra « la rétribution de la création » et « un cercle vertueux » dans l’offre culturelle. Elle se félicite au nom de « la diversité culturelle européenne ».
La sénatrice déplore toutefois « un lobbying effréné » de la part des GAFA, qui rend difficile le vote des textes. Elle-même, en tant que présidente de la commission de la culture, fait l’objet de « tentatives de [la] convaincre » d’aller dans tel ou tel sens.
Elle affirme que « les GAFA exercent une pression, des menaces et des intimidations » au Parlement européen et au sein des États membres. Ainsi, la victoire est « collective », de la part des eurodéputés et des ministres Françoise Nyssen et Franck Riester.
Les droits voisins vont permettre « une rémunération des journalistes par les plateformes ». La sénatrice insiste sur le fait qu’actuellement le modèle n’est « pas gratuit », puisque les internautes payent via l’utilisation de leurs données.
Le modèle actuel génère des revenus par la publicité, qui met les GAFA « largement à l’abri du besoin ». Ainsi, la sénatrice ne doute pas de leur capacité à financer la création. Une baisse de ces revenus ne sera « qu’une goutte d’eau pour eux ».
Catherine Morin-Desailly rappelle que « la liberté est davantage bridée par les GAFA que par les États », via un « hyper conditionnement » de ce qu’on lit sur Internet. Elle réaffirme : « Ne pas se battre pour la juste rémunération, c’est tuer la création. »