François Baroin, sénateur-maire (LR) de Troyes et président de l'Association des maires de France, a rappelé son "hostilité" à la suppression de la taxe d'habitation et pointé un "risque constitutionnel" au regard de la libre administration des collectivités, alors que s'ouvre lundi la Conférence des territoires.
"J'ai vu le président Macron la semaine dernière, ça s'est bien passé, on a parlé une heure. Il souhaite un pacte, mais un pacte, c'est donnant-donnant, c'est une discussion entre partenaires, et on avance ensemble. Il sait non pas nos réserves mais notre hostilité à la suppression de cette taxe d'habitation. Maintenant s'il le fait, il faudra voir les modalités", a déclaré M. Baroin sur RTL.
En "l'état actuel des propositions, qui sont les engagements du candidat Macron", "le risque constitutionnel existe, les avantages sont assez limités et les inconvénients, immenses", a estimé le président de l'AMF.
Craint-il une mise sous tutelles des collectivités locales ? "A la fin en tout cas plus de 60, 65% de nos budgets dépendront des dotations", a averti M. Baroin qui "ne fait pas confiance, non pas à ce gouvernement" mais "à l'Etat pour sa capacité à rembourser la suppression d'un impôt".
Par ailleurs, "le principe de justice, il est pour tout le monde, on ne va pas laisser 20% de gens dans un système considéré comme injuste par l'Etat, par les collectivités locales, qui risquent de se retrouver dans la situation exorbitante à porter le fardeau pour les autres", a dit M. Baroin. Le projet de suppression de la taxe d'habitation concerne 80% des foyers.
M. Baroin prône de travailler sur la revalorisation des bases d'imposition de la taxe d'habitation. Il a également évoqué un "moratoire sur la fermeture des services publics locaux" et la "création d'une agence nationale de renouvellement des territoires" sur le modèle de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).