Suppression des petites lignes : « On va refiler le bébé aux régions », dénonce Guillaume Garot

Suppression des petites lignes : « On va refiler le bébé aux régions », dénonce Guillaume Garot

Lundi, le Premier ministre a précisé la réforme de la SNCF. L’abandon de la suppression des petites lignes n’est qu’un leurre, selon le député socialiste de Mayenne qui affirme que ce dossier sensible sera « refilé » aux régions.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point », affirmait Édouard Philippe au sujet de la suppression des lignes ferroviaires non rentables. Cette recommandation, suggérée dans le rapport Spinetta, ne serait pas totalement abandonnée, à entendre le député socialiste invité de Territoires d’Infos ce mardi.

« On va refiler le bébé aux régions », selon Guillaume Garot. Lors de la présentation de la réforme de la SNCF, le Premier ministre expliquait que « la fermeture de 9 000 km de ligne » ne pouvait pas être décidée depuis Paris avec des critères « administratifs et comptables », avant d’ajouter que dans le rail était « au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités ». Un propos sibyllin qui nourrit sans doute les craintes du député PS. En outre, l’ouverture à la concurrence du trafic ferroviaire démarrera par les lignes de transport express régional (TER), ce qui peut laisser croire que les régions seraient en charge de ce dossier sensible.    

Le recours aux ordonnances vise à « contourner les corps intermédiaires »

Le recours aux ordonnances, annoncé par Édouard Philippe pour mener à bien cette réforme, est fortement critiqué par Guillaume Garot. « Je considère que c’est une marque de mépris vis-à-vis des parlementaires et plus généralement vis-à-vis des corps intermédiaires », s’emporte le député socialiste. La réforme du Code du travail par voie d’ordonnances avait déjà été contestée par les parlementaires de l’opposition.

Cette méthode révèle la volonté du gouvernement de « contourner les corps intermédiaires et d’une certaine façon escamoter le débat public qui est nécessaire sur un enjeu aussi fondamental que la réforme ferroviaire », selon Guillaume Garot. Un mécontentement partagé par nombre de sénateurs, au premier rang desquels Hervé Maurey qui assimile « le recours aux ordonnances » à « un crachat à la figure des parlementaires » (lire notre article)

L’élu socialiste s’en prend également au discours distillé par l’exécutif vis-à-vis des cheminots. « S’il y a une dette c’est qu’il y a eu des investissements pour la modernisation et le développement du réseau » et non à cause du statut des cheminots, s’agace Guillaume Garot. Si le député de Mayenne concède le fait qu’une réforme de la SNCF est nécessaire, il estime que le modus operandi du gouvernement « va créer des crispations » et « des tensions qui n’aboutiront pas au résultat escompté ».    

Dans la même thématique

Suppression des petites lignes : « On va refiler le bébé aux régions », dénonce Guillaume Garot
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Suppression des petites lignes : « On va refiler le bébé aux régions », dénonce Guillaume Garot
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le