Suppression du dessin de presse au New York Times : « Une solution radicale et de facilité », selon le dessinateur Xavier Gorce

Suppression du dessin de presse au New York Times : « Une solution radicale et de facilité », selon le dessinateur Xavier Gorce

Invité de l’émission « On va plus loin », le dessinateur Xavier Gorce, réagit à l’annonce de la suppression du dessin de presse dans l’édition internationale du New York Times. Il raconte également son combat pour faire reconnaître le dessin de presse comme un droit international, par l’Unesco.
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Un mois après la polémique autour de la publication d’une caricature controversée, le New York Times a annoncé renoncer à publier des dessins politiques à partir du 1er juillet, dans sa version internationale.

« Je suis surpris parce que l’on n’a pas l’habitude de voir comme ça des espaces de dessins de presse qui se réduisent de façon aussi brutale et aussi radicale » réagit le dessinateur Xavier Gorce, sur le plateau d’« On va plus loin ». « C’est très étonnant de voir qu’à cause d’un dessin, finalement c’est tout un espace de dessins qui est supprimé (…) Ce qui est un peu étrange là-dedans c’est qu’on a l’impression que, comme dans un troupeau de vaches quand il y a une vache malade, on liquide tout le troupeau. Là, il y a un dessin qui pose problème et on supprime le dessin de presse. C’est une solution radicale et de facilité. »

« Le dessin de presse comme un droit fondamental »

Xavier Gorce a entamé des démarches auprès de l’Unesco, afin de protéger le dessin de presse : « Avec un collectif de dessinateurs de presse, on a lancé une campagne de signatures pour porter une déclaration au niveau de l’Unesco. Là, actuellement on est à peu près à 250 signatures de dessinateurs du monde entier. L’idée c’est de faire en sorte qu’au niveau de l’Unesco, on reconnaisse le dessin de presse comme un droit fondamental (…) Le dessin a une spécificité, il utilise l’humour, la dérision, la moquerie, la caricature etc. Et on voit que c’est la chose qui pose le plus de problèmes. L’humour, ça désacralise (…) L’humour, ça se moque des gens qui veulent sacraliser des choses pour éviter d’avoir de la contestation. Donc c’est vrai des pouvoirs politiques, des pouvoirs religieux, des pouvoirs économiques. »

Et de conclure : « Il y a une frilosité qui est en train de s’emparer un petit peu de l’ensemble de l’espace public. Et pour revenir à cette histoire du New York Times, on sent une frilosité des éditeurs par rapport à cette montée de l’intolérance sur les réseaux sociaux. Et c’est ça qui est un peu inquiétant. Parce que si les éditeurs, les rédactions, ne sont plus capables d’assumer des choses qui sont un peu clivantes et un peu provocatrices, on va arriver à un lissage complet de l’expression. »

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :

OVPL. Entretien avec le dessinateur Xavier Gorce (en intégralité)
08:13

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