Surplus de masques : Bercy appelle les entreprises « à s’équiper en masques textiles »

Surplus de masques : Bercy appelle les entreprises « à s’équiper en masques textiles »

La secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher encourage les entreprises à privilégier les masques réutilisables, dont les stocks s’accumulent, plutôt que des masques à usage unique. Elle s’est aussi exprimée sur la polémique d’achat par son ministère de masques fabriqués au Vietnam.
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Les entreprises du secteur textile qui s’étaient lancées dans la production de masques textiles, ont adapté dans l’urgence leurs chaînes de fabrication mais se retrouvent aujourd’hui avec des surplus sur les bras. « On a effectivement un stock de masques. Ces masques ils peuvent être consommés dans les entreprises. Tout notre enjeu aujourd’hui, c’est de faire en sorte que, plutôt d’utiliser des masques à usage unique qui sont, en règle générale, fabriqués en Chine, on utilise des masques textiles, lavables, fabriqués en France », a encouragé la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Panier-Runacher, qui a lancé une mission sur ce sujet ce 8 juin.

Invitée d’Audition publique sur les chaînes parlementaires, en partenariat avec Le Figaro Live, la secrétaire d’État juge important qu’il « reste une filière masques » en France. « Il faut être prêt à s’équiper, être prêt à augmenter les productions en cas de besoin ». Selon elle, 450 entreprises se sont mobilisées sur le territoire, pour une production de 100 millions de masques.

La ministre répond sur la polémique des masques fabriqués au Vietnam achetés par l’État

Comment répondre aux inquiétudes d’un secteur, surpris par la baisse de la demande. Bref, comment écouler les stocks ? Sans les contraindre, Agnès Panier-Runacher entend motiver les employeurs du pays à privilégier cette production écologique et nationale. « Nous avons des entreprises qui n'achètent pas de masques textiles comme l'État. Il faut les convaincre. Je ne leur renvoie pas la responsabilité », a-t-elle expliqué, rappelant que le produit était, certes nouveau, mais homologué par les autorités sanitaires. Philippe Varin, président de France Industrie, souhaite, lui aussi, que la « solidarité » entre filières « joue », selon les propos qu’elle lui prête.

Elle a reconnu que son ministère avait bien passé commande de 10 millions de masques lavables fabriqués au Vietnam. Et s’en est expliqué. « Nous les avons commandés mi-avril à un moment où nous avons sollicité la filière textile française, qui nous a répondu qu'elle n'était pas en situation de servir ce niveau de production ».

Du côté des prix, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), il y a « assez peu » d’abus, selon elle. Un « tiers » des masques de type chirurgical est vendu entre 10 et 30 centimes, quand la moyenne tourne autour de 60, et le prix plafond à très exactement 95. Quant aux masques lavables, elle relève « moins de 5% » de situations où des procès-verbaux ont été dressés. « Plutôt des situations où l’information est manquante que des abus sur les prix », a-t-elle précisé.

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