Au lendemain du meurtre de Mélanie, une surveillante poignardée à mort par un élève de 14 ans à l’entrée d’un collège de Nogent, en Haute-Marne, les propositions se multiplient au sein de la classe politique pour lutter contre la criminalisation des mineurs. Le Premier ministre, notamment, a évoqué sur TF1, puis devant le Sénat ce mercredi 11 juin, un élargissement de la liste des armes blanches, – ce qui pourrait empêcher la vente de certains couteaux –, et le recours à des portiques de sécurité à l’entrée des établissements.
« Nous constatons depuis plusieurs années une augmentation de la violence des mineurs au sens large du terme. Non pas qu’elle augmente en nombre, mais elle progresse fortement en intensité. On est passé entre 2016 et 2024 de 39 à plus de 130 homicides », a relevé François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, au micro de Public Sénat à la sortie de la séance de questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi 11 juin. « 57 % des homicides commis par des mineurs le sont par armes blanches », pointe-t-il.
« Il y a plusieurs réponses », estime ce responsable gouvernemental. « Incontestablement, il y a une réponse sur le contrôle et le durcissement des règles, telle qu’annoncée par le Premier ministre. En particulier l’interdiction de la vente d’un certain nombre de couteaux, ou alors la possibilité qu’un adulte contresigne l’achat », explique-t-il.
« Un problème de rapport à l’autorité, de respect de la règle »
Reconnaissant que le recours aux portiques de sécurité ne fait pas l’unanimité, certains redoutant une bunkérisation des établissements scolaires, François-Noël Buffet plaide pour une expérimentation du dispositif. « On n’est pas obligé d’avoir des systèmes complexes, il y a des sortes de bâtons que l’on utilise à l’entrée des stades de football et qui permettent de voir tout de suite si vous portez quelque chose de métallique ou pas », explique l’ancien sénateur. « L’installation peut être très rapide, et ça ne coûte pas très cher. »
« Nous devons réinterroger notre stratégie à l’égard des mineurs, être capable de détecter les signaux faibles », poursuit François-Noël Buffet. « Nous nous rendons compte qu’il y a un problème de rapport à l’autorité, de respect de la règle et un problème de santé mentale de plus jeunes. C’est un constat documenté », ajoute-t-il.
À cette fin, une série de propositions sera présentée avec la future stratégie nationale de prévention de la délinquance, « bientôt rendue publique ». « Avec comme fondement le retour de l’autorité parentale, de l’autorité de la justice et de l’autorité du maire », ajoute le ministre.