Politique
Deux semaines après la mobilisation du 18 septembre, l’intersyndicale tente de mobiliser pour une nouvelle journée de contestation contre les orientations budgétaires. Néanmoins, le nombre de participants devrait être en recul.
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Voici un nom qui s’est fait attendre. Avec quelques jours de retard, Emmanuel Macron a finalement proposé Sylvie Goulard pour représenter la France au sein de la Commission européenne. Ancienne eurodéputée Modem, Sylvie Goulard exerce actuellement les fonctions de sous-gouverneure de la Banque de France. Nommée ministre des Armées au début du quinquennat en mai 2017, elle avait décidé de quitter le gouvernement quelques semaines plus tard, dès l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les assistants parlementaires du Modem.
Alors que deux ans plus tard, l’enquête préliminaire est toujours en cours, le sénateur centriste Philippe Bonnecarrère pense « que la justice aurait dû se prononcer dans un délais raisonnable. C’est de l’histoire ancienne, il faut passer à autre chose. » Proposée par la France, Sylvie Goulard devra être auditionnée par le Parlement européen. « L’Elysée a dû s’assurer que les groupes politiques du Parlement européen ne soient pas effrayés par la candidature de Sylvie Goulard », estime André Gattolin, sénateur (LREM).
« C’est un très bon choix », juge le président (LR) de la commission des affaires européennes du Sénat, Jean Bizet. « Une grande européenne a été choisie. »
« Elle connaît bien le Parlement européen. Elle va pouvoir éviter les tensions qui arrivent souvent entre la Commission, le Parlement et les Etats-membres », explique André Gattolin. « Et puis elle est polyglotte, elle parle anglais, allemand et italien. Cela facilite considérablement les relations diplomatiques, on le voit avec Emmanuel Macron qui parle anglais. »
Pour Philippe Bonnecarrère, l’ancienne eurodéputé (Modem) « a une vision de l’Europe, mais elle saura aussi agréger les différentes relations bilatérales entre les Etats-membres. »
L’actuelle sous-gouverneure de la Banque de France pourrait obtenir un portefeuille financier. « Un tel portefeuille serait logique car Sylvie Goulard a de vraies compétences dans les milieux financier et bancaire », assure Jean Bizet. « Si c’est le cas, elle aura la lourde tâche de poursuivre la réforme de la zone euro, en achevant l’union des marchés de capitaux et l’union bancaire. » Ephémère ministre des Armées, Sylvie Goulard connaît également le sujet de la défense européenne.
Pour le communiste Pierre Ouzoulias, « une libérale remplace le libéral Pierre Moscovici », commissaire aux affaires économiques depuis 2014. « La Commission européenne va mener la même politique libérale qui a conduit l’Europe à l’échec, qui explique le Brexit et la situation politique instable en Italie. Les élections européennes ont envoyé un message fort : les citoyens veulent plus de démocratie et de transparence dans l’Union européenne. Avec ce système de nominations, la Commission va rester opaque. On repart comme avant… »
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