Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Syrie : auditionné au Sénat, l’ambassadeur de Turquie a donné « peu d’explications convaincantes »
Par Public Sénat
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L’échange, à huis clos, a été qualifié de « franc et direct », par le sénateur LR Christian Cambon. Le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées avait invité en urgence l’ambassadeur de Turquie à Paris, İsmail Hakkı Musa, à venir s’expliquer ce mercredi à 9h00, après l’offensive turque contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie, considérés comme terroristes par Ankara.
Au cours de cet entretien, les sénateurs représentant chacun des groupes de la Haute assemblée ont fait de leur « très vive condamnation » sur cette action militaire engagée le 9 octobre, après le retrait de troupes américaines. Ils estiment qu’Ankara a commis une triple faute : une « faute humaine », compte tenu du lourd bilan (un millier de morts et 160.000 déplacés), une « faute sécuritaire », car elle prend le risque de « relancer Daesch », et une « faute morale vis-à-vis des Kurdes », alliés dans la lutte contre l’État islamique.
Les déclarations du représentant de la Turquie n’ont, semble-t-il pas convaincu les sénateurs. « Nous avons obtenu peu d’explications convaincantes. Il a redéployé l’ensemble des arguments connus », a fait savoir Christian Cambon. Loin d’un début de solution, le discours tenu par le diplomate n’a fait qu’illustrer l’inflexibilité de son gouvernement. « Il n’y a pas de vrai doute à comprendre que la Turquie envisage de rester le temps qu’il faudra », selon le président de la commission sénatoriale.
Christian Cambon juge « inadmissibles » les propos du président de l’Assemblée turque
Ce ton s’est retrouvé ces dernières heures dans la bouche des plus hauts responsables turcs, à commencer par le président Recep Tayyip Erdogan, qui a fermement rejeté la proposition américaine. « Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu ».
Les tensions diplomatiques se sont même invitées lors d’une séance de l’Union interparlementaire. Les propos sont rapportés par Christian Cambon et qualifiés d’ « absolument insupportables et inadmissibles ». « La France utilise les organisations terroristes et le terrorisme pour manipuler l’opinion publique et déstabiliser les régions du monde », a ainsi déclaré le président de la Grande Assemblée nationale de Turquie.
L’ambassadeur turc n’était pas le seul à avoir été auditionné en urgence par les sénateurs, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également été entendu la veille (relire notre article), deux temps forts qui n’ont pas été reproduits à l’Assemblée nationale. La situation en Syrie a fait l’objet de quatre questions au gouvernement en séance, ce mercredi. Christian Cambon a notamment interpellé le gouvernement sur l’absence de réaction de l’Otan, organisation à laquelle est membre la Turquie, et sur les actions prévues pour garantir la sécurité nationale, après la nouvelle déstabilisation d’une région où sont détenus d’anciens djihadistes.