Syrie : « La menace d’une résurgence du terrorisme » est à craindre, selon Jean-Yves Le Drian

Syrie : « La menace d’une résurgence du terrorisme » est à craindre, selon Jean-Yves Le Drian

Dix ans après les premières manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, la Syrie est dévastée. La reconquête territoriale du régime et l’élection présidentielle à venir n’amèneront pas vers une sortie de crise, le ministre des Affaires étrangères pointe « une situation incertaine ».
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Par Héléna Berkaoui

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« Après une décennie de chaos et d’atrocités, la situation reste extrêmement incertaine », rend compte le ministre des Affaires étrangères au sujet de la Syrie. Dix ans après les premières manifestations dans la ville de Deraa contre le régime de Bachar al-Assad, le pays connaît « l’une des crises humanitaires les plus graves depuis la seconde guerre mondiale. 400 000 personnes ont perdu la vie et plus de la moitié des Syriens, 13 millions de personnes, sont réfugiées ou déplacées », a rappelé Jean-Yves Le Drian, ce mardi, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Ministre de la Défense sous François Hollande, Jean-Yves Le Drian a suivi le conflit syrien depuis les débuts. La reconquête d’une grande partie du territoire par le régime, avec l’appui de l’Iran et de la Russie, ne saurait se lire comme une victoire rappelle Jean-Yves Le Drian. « La victoire du régime est une victoire en trompe-l’œil, dans toutes les zones placées sous contrôle règnent l’instabilité, la criminalité, la prédation des milices et dans certains endroits la menace d’une résurgence du terrorisme », indique-t-il.

Aujourd’hui, seules deux régions échappent encore au contrôle du régime. Le nord-est, administré par les Forces démocratiques syriennes (dominées par les Kurdes) et la province d’Idlib au nord-ouest, « divisée entre le régime et des groupes d’opposition en partie, terroristes ».

L’élection présidentielle syrienne devrait tout de même avoir lieu entre mi-avril et juin. C’est « un processus électoral biaisé » insiste le ministre qui souligne le fait que le régime n’a pas daigné prendre en compte la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU « qui suppose de vraies élections, des conditions permettant le retour sûr et volontaire des réfugiés et la libération des prisonniers détenus arbitrairement ».

Devant la commission des Affaires étrangères, le ministre a aussi abordé la situation de la Birmanie, théâtre d’un coup d’État de la junte militaire. « La dégradation de la situation s’accélère, constate Jean-Yves Le Drian. Face à cette situation inacceptable, nous avons réagi au niveau européen ». L’élection de Joe Biden et la situation au Mali ont également été évoquées par Jean-Yves Le Drian. Les questions des sénateurs ainsi que ces réponses n’ont pas fait l’objet de captation vidéo, ils feront l’objet d’un compte rendu publié ultérieurement sur le site du Sénat.

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