La présidente du Front national Marine Le Pen a estimé lundi qu'Emmanuel Macron n'avait "pas apporté le début d'un commencement de preuves" d'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad pour justifier les frappes en Syrie.
A quelques heures d'un débat, sans vote, sur le dossier syrien au Parlement, elle a estimé sur France 2 qu'"en aucun cas" Emmanuel Macron n'avait apporté ces preuves la veille lors de son entretien sur BFMTV, RMC et Mediapart, et que "les Français s'en sont rendus compte".
"La réalité c'est qu'une partie du discours (de M. Macron, NDLR) est pour le moins besogneuse. Le président de la République sait très bien qu'il a violé le droit international, il essaie de créer une notion de légitimité internationale", a-t-elle souligné, mais "la communauté internationale n'est pas intervenue car il n'y a pas eu de vote à l'ONU", a-t-elle ajouté.
"Emmanuel Macron n'a pas pu apporter le début d'un commencement de preuves de ce qui a justifié les frappes militaires", a-t-elle accusé.
"Je ne fais confiance à personne, je fais confiance aux inspecteurs internationaux arrivés samedi sur le terrain pour faire une enquête et rendre des conclusions. Avant même qu'ils aient atterri, Emmanuel Macron avait décidé" des frappes, a-t-elle dénoncé.
Image fournie par le Département américain de la Défense des dommages qui auraient été infligés à un dépôt d'armes chimiques présumé par les frappes lancées par les USA, la Grande-Bretagne et la France ne Syrie le 14 avril 2018
US Department of Defense/AFP/Archives
"On n'intervient pas dans un Etat étranger alors qu'on a aucune preuve et qu'on ne laisse pas le temps aux inspecteurs internationaux" d'enquêter, a-t-elle insisté.
Pour elle, "le problème" est la question de savoir qui prendra le pouvoir si Bachar al-Assad devait lâcher les rênes: "Ce sont les fondamentalistes de l'Etat islamique et l'intégralité des groupes qui le soutiennent" et qui, à ce moment-là, "ouvriront largement les portes de la Syrie, entraînant une submersion migratoire", a-t-elle répondu.
Les parlementaires vont débattre, sans voter, ce lundi à partir de 17H00 de l'opération militaire menée par la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne contre la Syrie dans la nuit de vendredi à dimanche.
Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.
Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».