Edouard Philippe a réitéré mardi "la nécessité de préserver les forces démocratiques syriennes" (FDS), s'inquiétant des "très lourdes incertitudes" que font peser sur les combattants kurdes les menaces d'offensive turque dans le nord-est de la Syrie.
"Le combat contre Daech (...) ne s'est pas terminé avec la fin de l'emprise territoriale de ce groupe terroriste et il se poursuit aux côtés des forces démocratiques syriennes", a affirmé le Premier ministre devant l'Assemblée nationale.
Qualifiant ce combat de "première priorité" pour la France, M. Philippe a estimé qu'il ne faisait que "renforcer la nécessité de préserver les forces démocratiques syriennes, en particulier dans un contexte où les menaces d'offensive turque font peser de très lourdes incertitudes sur le nord-est de la Syrie".
Interpellé par la présidente du groupe socialiste Valérie Rabault, le Premier ministre a assuré que "seule une solution politique peut assurer dans la durée (...) la place en Syrie des Kurdes et des autres minorités", notamment les "chrétiens"
"Nous veillerons bien sûr à ce que soient pris en compte les intérêts des Kurdes dont le courage et les sacrifices nous obligent", a-t-il encore lancé.
Après avoir annoncé dimanche que les militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie seraient retirés en vue d'une opération turque, Donald Trump a réorienté lundi son discours en affirmant qu'il "anéantirait complètement l'économie de la Turquie" si celle-ci "dépassait les bornes".
"Nous sommes en train de quitter la Syrie, mais nous n'avons absolument pas abandonné les Kurdes qui sont des gens formidables et de merveilleux combattants", a renchéri le président américain mardi dans un tweet.
M. Philippe a ironisé mardi sur cette communication en soulignant que le gouvernement préférait "dire les choses avec constance et cohérence", "plutôt que de réagir au gré d'hésitations manifestes de certains acteurs, notamment de nos amis américains".