Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle qui avait applaudi l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, a estimé jeudi que celui-ci avait "tort en évoquant une intervention" en Syrie après l'attaque chimique présumée de mardi.
"Attention, je le dis clairement, de pas se relancer dans une opération militaire en Syrie. J'ai entendu des propos de M. Trump qui évoque une intervention... Je crois qu'il a tort" a affirmé la patronne du FN sur LCI.
"En faisant cela, il rentre dans la roue des anciennes administrations américaines, que ce soit l'intervention en Irak ou en Libye, ça n'a pas été une réussite pour le moins, il faut être prudent avec ce type de menaces", a-t-elle insisté.
Pour elle, ce n'est plus "le temps où de grandes nations mettaient des dirigeants à la tête de tel ou tel pays parce que ces dirigeants les arrangeaient (...). C'est au peuple syrien de choisir son futur dirigeant".
S'il le peut? a interrogé le journaliste, alors que le pays est en situation de guerre civile: "Si une responsabilité doit être celle de l'ensemble des nations, c'est l'organisation d'élections dans des conditions démocratiques correctes" a répondu Mme Le Pen.
Alors que le Front national soutient Bachar al-Assad car il voit en lui un "rempart" au groupe Etat islamique dans le conflit syrien, Mme Le Pen a jugé, en référence à l'attaque chimique présumée, que "cet événement est absolument épouvantable".
"Des soupçons pèsent sur Bachar al-Assad. Si Bachar al-Assad a commis cela, évidemment c'est une condamnation unanime qui se fera jour, c'est une évidence, compte tenu de la gravité et de l'horreur de l'événement. Ce que je voudrais, c'est qu'il y ait une enquête (...) internationale" et "indépendante" car c'est "assez dangereux au bout de deux heures de porter un jugement", d'après Mme Le Pen.
Sur Twitter, Ludovic de Danne, l'un de ses conseillers internationaux de Mme Le Pen, secrétaire général de l'ENL, groupe parlementaire auquel appartient le FN au Parlement européen, a accusé le pouvoir américain de "mentir" sur la Syrie.
Il s'est aussi inquiété de "menaces bellicistes" américaines ou d'une "stratégie de fake news" (fausses informations) concernant la Syrie.