Syrie : une résolution contre les armes chimiques en négociation à l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU discute, ce jeudi, du vote d’une résolution de l’ONU contre l’attaque présumée à l’arme chimique du régime de Bachar al Assad. La Russie, soutien de Damas, est opposée à cette résolution.

Syrie : une résolution contre les armes chimiques en négociation à l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU discute, ce jeudi, du vote d’une résolution de l’ONU contre l’attaque présumée à l’arme chimique du régime de Bachar al Assad. La Russie, soutien de Damas, est opposée à cette résolution.
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Par Alexandre Poussart, Héloise Grégoire et AFP

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Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir ce jeudi après le report du vote d’une résolution condamnant l’attaque présumée à l’arme chimique du régime de Bachar al Assad contre la ville syrienne de Khan Cheikhoun. Cette attaque a fait 86 morts, dont 27 enfants et 20 femmes selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

La Russie contre une résolution

Le président russe Vladimir Poutine a jugé « inacceptable » d'accuser sans preuve le régime de Damas. Les Russes avaient rejeté, mercredi, le projet de résolution présenté par Washington, Paris et Londres, qui condamnait fermement l’usage des armes chimiques dans le conflit syrien et appelait à une enquête complète et rapide.

« Nous ne voyons pas de nécessité d'adopter une nouvelle résolution à ce stade. Les résolutions déjà adoptées sont pleinement suffisantes pour mener une enquête exhaustive de cet incident », a déclaré Maria Zakharova, attachée de presse du ministère des Affaires étrangères russe.

Syrie : "la Russie ne changera pas de stratégie" selon le chercheur Adam Baczko
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« La diplomatie russe doit être malgré tout furieuse d’une telle attaque et cela montre la capacité d’autonomie de Bachar al Assad face à l’Iran ou la Russie qui le soutiennent », estime Adam Baczko, chercheur à l'EHESS, et co-auteur de « Syrie, anatomie d'une guerre civile ». « Mais les Russes n’ont pas de raison de changer leur stratégie de soutien au régime syrien. »

Les Etats-Unis mettent la pression

Le président américain Donald Trump, a reconnu, mercredi, que son « attitude vis-à-vis de la Syrie et d'Assad avait nettement changé. Ces actes odieux par le régime d'Assad ne peuvent pas être tolérés. » « Quand les Nations unies échouent constamment dans leur mission d'action collective, il y a des moments dans la vie des Etats où nous sommes obligés d'agir nous-mêmes », a même affirmé Nikki Haley l'ambassadrice américaine à l'ONU.

Armes chimiques en Syrie : "la réaction de Donald Trump ne change rien sur le fond" selon le chercheur Adam Baczko
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« La position de Trump est étonnante sur la forme, mais sur le fond rien de concret. Les Etats-Unis soutiennent juste les unités syriennes des Kurdes du PKK, et apportent peu de soutien aux rebelles insurgés. » observe Adam Baczko.

Dans leur résolution, les Occidentaux appellent l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à présenter rapidement ses conclusions sur l'attaque.

Des preuves d’une attaque à l’arme chimique

En Turquie, où de nombreux blessés ont été évacués, des autopsies ont confirmé l'utilisation d'armes chimiques, selon l'agence de presse turque Anadolu. Les premières analyses effectuées sur les victimes d'une attaque présumée chimique en Syrie suggèrent qu'elles ont été exposées à du sarin, un puissant agent neurotoxique, a déclaré le ministère turc de la Santé.

Des médecins présents sur les lieux ainsi que des ONG internationales comme Médecins sans frontières (MSF) ont évoqué l'utilisation d' « agents neurotoxiques ».

Attaque à l'arme chimique en Syrie : "la suite d'une longue série" selon le chercheur Adam Baczko
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Pour Adam Baczko, « cette attaque est cohérente pour le régime syrien après trois années d’usage du gaz de chlore ou de sarin comme en 2013. C’est la suite d’une longue série. »

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