Taubira: la gauche « bute sur ses propres renoncements »
La gauche "a renoncé à ce qui l'identifie" et "bute sur ses propres renoncements", affirme dans un long entretien à l...

Taubira: la gauche « bute sur ses propres renoncements »

La gauche "a renoncé à ce qui l'identifie" et "bute sur ses propres renoncements", affirme dans un long entretien à l...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La gauche "a renoncé à ce qui l'identifie" et "bute sur ses propres renoncements", affirme dans un long entretien à l'hebdomadaire Le 1 l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, qui reproche à Manuel Valls d'avoir fermé la porte au dialogue.

La gauche "connaît maintenant un ressac. Pas un reflux, un ressac : elle ne recule pas seulement, elle bute sur ses propres renoncements", analyse Mme Taubira dans un texte ponctué de nombreuses références historiques et littéraires.

"Elle s’est soumise à l’hégémonie culturelle de la droite, au sens où l’a analysée Gramsci, en adoptant ses codes et son langage. Elle a renoncé à ce qui l’identifie", poursuit-elle, rappelant que la gauche est "née sur la question sociale et la question démocratique".

Pour l'ancienne ministre de la Justice, qui a quitté le gouvernement en janvier 2016, en désaccord avec le projet sur la déchéance de nationalité, "la gauche doit renouer avec ce qui garantit sa fidélité à elle-même : ses causes donc, mais aussi ses méthodes. Le goût du débat, de la dispute, de la controverse".

"La gauche doit cultiver son unité en consentant à ses différences", affirme celle qui n'a pas exprimé de préférence en vue de la primaire organisée par le PS.

"Progressivement, sous cette législature, le mot d’ordre face aux contestations, et parfois aux simples questions, a consisté à intimer silence", déplore-t-elle, accusant l'ancien Premier ministre et désormais candidat à la primaire Manuel Valls.

"Le style du nouveau Premier ministre, c’était de souligner les angles, pas de les arrondir ou de tisser des liens pluriels. Il défendait ses positions sans guère laisser de place aux réserves ou aux désaccords."

"Dans quatre domaines, la gauche doit exprimer une vision claire : le régalien, le social, l’européen, le mondial", énumère-t-elle, soulignant que "le régalien ne se réduit pas à la martialité, il suppose une clairvoyance sur les attributs de souveraineté, les missions d’intérêt général et les dangers".

Sur le plan européen, elle juge que le marché unique "fut une capitulation politique" et qu'il "est temps d’abandonner cette passion paresseuse pour les chiffres, le déficit, les critères, les calibres, l’austérité, sous prétexte que cela fait sérieux".

Mme Taubira, qu'une pétition signée de quelque 86.000 personnes a appelé à se présenter à la primaire, se dit "très sensible" à cette "démarche citoyenne", mais dit aussi entendre "les reproches". "Je me présente en 2002, je suis coupable de l’échec de la gauche ; je ne me présente pas en 2017, je suis coupable du probable échec de la gauche."

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Point Presse Les Republicains apres reunion avec F. Bayrou sur le scrutin a la proportionnelle
2min

Politique

« Une bonne discussion » : les LR satisfaits par la volonté de Sébastien Lecornu de remettre de la « méthode » dans le socle commun

Le nouveau Premier ministre a reçu le président des Républicains, Bruno Retailleau, ainsi que les deux présidents des groupes parlementaires LR, Laurent Wauquiez pour les députés, et Mathieu Darnaud pour les sénateurs. Une rencontre qui a essentiellement porté sur la définition d’une méthode de travail pour l’avenir.

Le

Lecornu marche
7min

Politique

Budget : « On ne repartira pas de zéro, mais il sera forcément modifié » affirme François Patriat après sa rencontre avec Sébastien Lecornu

Le premier ministre Sébastien Lecornu a entamé ce mercredi ses consultations par son parti, Renaissance. Des rencontres qui ne se limiteront pas aux formations politiques. « Il recevra tout le monde, tous les partis et les syndicats aussi », affirme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, après avoir été reçu à Matignon. Voulant « un socle commun solidaire », Sébastien Lecornu « a dit qu’il allait beaucoup parler avec la gauche ».

Le