C’est entre deux posts Facebook de soutien aux soignants qu’Éric Bocquet apparaît sur ses vidéos, assis sur son canapé. Rien de compliqué dans la mise en scène, l’élu communiste se contente d’un feuillet ou d’un livre et de sa paire de lunettes. Aragon, Jacques Prévert, Paul Éluard, chaque jour, le sénateur communiste lit l’extrait d’une œuvre « sans prétention et sans objectif », nous explique-t-il par téléphone.
« Le principe est de partager des moments de culture, mais sans prétention. » insiste-t-il à nouveau. « Comme beaucoup, on avait le sentiment de ne servir à rien. Je voyais des gens fabriquer des masques ou d’autres actions de solidarité. Je me suis demandé ce que je pouvais faire à mon simple niveau. » Dans cette période de confinement qui n’est « simple pour personne », l’élu du Nord cherche à apporter un sourire, comme lorsqu’il lit “Le Corbeau et le Renard” en ch’ti. Et dès le départ, les réactions des internautes ont été enthousiastes : « Cela a dû surprendre un peu et puis j’ai vu que j'avais des messages positifs. Cela retisse une forme de lien… » nous raconte-t-il.
C’est en dizaines de milliards d’euros que la note va être présentée
Une parenthèse dans la journée du sénateur en attendant que les travaux du Parlement ne s’organisent vraiment. Déjà, les membres du bureau de la commission des Finances, à laquelle appartient Éric Bocquet, se sont vus par vidéoconférence pour acter le fonctionnement des travaux de la commission. « On a pris date sur la façon dont on allait travailler de façon dématérialisée » explique le sénateur communiste.
Mais déjà, la gravité de la crise donne le vertige : « il y a un sentiment d’humilité, il ne faut pas se mentir. Bien malin celui qui saura ce qui va se passer dans les prochaines semaines… ».
C’est en dizaines de milliards d’euros que la note va être présentée, tonne Éric Bocquet. « La première semaine de confinement c’est -35 % d’activité. Donc si ça dure deux mois, on imagine ce que ça peut donner entre 3 et 5% de baisse du PIB. » Et l’élu communiste d’ajouter : « Cela pose des questions de fond : quand on entend le président de la République parler de ‘modèle’… Il y aura d’autres PLFR (Projet de loi de Finance rectificative, ndlr) d’ici l’été, avec des signes de réorientation… Un État doit se donner les moyens financiers de lutter contre une épidémie. Y compris au niveau fiscal, c’est clair. Là on demande la modération des dividendes, il faudra aller plus loin que la modération, et mobiliser les moyens financiers dans les dividendes… »
Un discours sur la taxation des dividendes que l’élu communiste tenait déjà avant le confinement, et encore plus d’actualité avec cette crise selon Éric Bocquet.