Bien qu’elle n’ait pas encore été examinée à l’Assemblée nationale, la Taxe Zucman enflamme le Sénat ce mercredi 29 septembre. Alors que deux présidents de groupes du bloc central ont interrogé le premier ministre sur le sujet, les sénateurs socialistes et leur président de groupe, Patrick Kanner, continuent de demander au gouvernement de soutenir l’introduction de cette taxe. Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu a mis en garde contre les effets d’une taxation du patrimoine professionnel : « On ne peut pas déconnecter le débat sur la fiscalité de la question de la croissance et de l’économie ».
Le PS n’est « pas dans une logique d’otage ou de pression »
« Monsieur Lecornu n’a pas fermé la porte, il est très réservé sur la mise à disposition du patrimoine productif c’est une litanie qu’on connaît bien », juge pour sa part Patrick Kanner qui rappelle que le maintien de Sébastien Lecornu dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à renforcer la justice fiscale. « La question posée est simple : est-ce que les plus aisés, ceux qui ont le plus profité de l’hyper bouclier fiscal mis en œuvre depuis 8 ans par Monsieur Macron, est-ce que ceux-là sont appelés à la solidarité nationale ? Si la réponse n’est pas positive, Monsieur Lecornu ne durera pas, il le sait », prévient le sénateur socialiste du Nord. Par ailleurs, l’ancien ministre de François Hollande assure que les socialistes ne sont « pas dans une logique d’otage ou de pression » sur le gouvernement.
Alors que de nombreux représentants de l’ancien socle commun, notamment Bruno Retailleau, François Patriat ou Claude Malhuret dénoncent une « folie fiscale » de l’Assemblée nationale, Patrick Kanner estime, à l’inverse, qu’il s’agit de « corriger les échecs du passé ». Pour ce dernier, au-delà de la taxe Zucman « Monsieur Lecornu devra répondre à nos préoccupations de justice sociale, de justice fiscale et de justice écologique ».