Taxe d’habitation, fonctionnaires, collectivités : Macron dévoile son programme économique

Taxe d’habitation, fonctionnaires, collectivités : Macron dévoile son programme économique

« Réalisable et sérieux » : l’équipe d’Emmanuel Macron présentait, ce vendredi, le projet économique du candidat. 100 milliards d’investissements, 60 milliards d’économie et une réorganisation des rapports Etats et collectivités locales sont annoncés.
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Apres une interview dans les Echos, une autre sur BFM, c’est au siège d’En Marche qu’une partie de l’équipe d’Emmanuel Macron a détaillé le chiffrage de son programme économique. Attaqué par ses adversaires sur le flou de ses propositions et sur ses propos mal maitrisés sur la colonisation ou la Manif pour tous, le président d’En Marche rentre progressivement dans le concret en attendant la présentation officielle de son programme le jeudi 2 mars.

En présence du secrétaire général du mouvement, le député Richard Ferrand, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, les porte parole Laurence Haim et Benjamin Griveaux, l’économiste Jean-Pisani-Ferry, coordinateur du « pôle programme et idées », a fait défiler les PowerPoint. Le message est dit et répété : « le projet économique et financier est réalisable et sérieux »

100 milliards d’investissements

Quand Jean-Luc Mélenchon propose, la semaine dernière, 100 milliards d’investissements, Emmanuel Macron en propose 50 : répartis vers la transition écologique (15),  « les compétences » comme la formation à l’emploi (15),  les transports et équipements collectifs locaux (5),  la santé (5), la modernisation des administrations publiques (5).

« Prudent » sur la croissance

Le scénario de croissance est « prudent », 1,7% en moyenne durant le quinquennat, mais n’a pas pour objectif d’être purement quantitatif. « Il faut passer d’une économie de la compétence et de l’innovation et en finir avec l’économie de rattrapage » indique Benjamin Griveaux.

120 000 postes de fonctionnaires en moins

Quand François Fillon propose la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, Emmanuel Macron propose une baisse des effectifs de 120 000 postes sur cinq ans (70 000 dans les collectivités locales, 50 000 dans la fonction publique d’Etat). Emmanuel Macron s’engage à réduire la dépense publique de 3 points de PIB d’ici 2022, soit 60 milliards d’économie. Le tout en respectant la règle des 3% de déficit imposée par Bruxelles. Le jour de carence dans la fonction publique sera rétabli et chaque ministère aura une feuille de route de réduction de ses dépenses. Libre à chaque ministre de choisir les moyens pour l’atteindre.

Nouveaux rapports collectivités/Etat

Ce nouveau mode de management basé sur la « liberté » et la « responsabilité » concernera aussi les collectivités territoriales. « Emmanuel Macron a une pensée décentralisatrice. Au début du quinquennat, il proposera aux collectivités locales un pacte girondin » annonce le lyonnais, Gérard Collomb. Finie la menace de la baisse des dotations, les collectivités devront s’engager sur un pacte quinquennal les amenant à faire une économie annuelle de 2 milliards, soit 10 milliards à la fin du quinquennat, grâce notamment au développement du numérique, la baisse des effectifs, et de meilleures pratiques de gestion. « Tous les 6 mois, sera réunie autour du premier ministre une conférence nationale des territoires (…) pour faire le point sur les objectifs et les résultats en matière d’économie » précise le dossier de presse. Une réforme qui supposerait donc l’adhésion totale des exécutifs locaux d’opposition, élus au suffrage universel. Difficile à imaginer à ce stade.

La suppression de la taxe d’habitation

Provoquant l’intérêt et la circonspection des journalistes présents, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français, a été particulièrement commentée ce vendredi. Annoncée quelques heures plus tôt  sur BFM, Emmanuel Macron a quelque peu anticipé sur l’annonce de son programme prévue pour la semaine prochaine. En effet, la mesure ne figure pas dans le dossier de presse du cadrage des finances publiques, laissant Jean Pisani-Ferry quelque peu embarrassé devant l’avalanche de questions. On aura compris que l’Etat remboursera aux communes le manque à gagner, chiffré à 10 milliards sur 5 ans. « Mais  ça dépend si la loi est votée en 2017 ou 2018 » tempère Richard Ferrand. Gérard Collomb précise que les 8 premiers déciles seront concernés par la suppression de la taxe.

Quid de sa proposition d’augmenter la CSG de 1,7 point ? Quid de sa proposition de nationalisation de l’UNEDIC ? « Vous êtes un peu gourmands, vous les journalistes » s’amuse le sénateur-maire de Lyon. Pour l’ensemble du programme, il faudra attendre jeudi…

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