Taxe sur la rente immobilière : Albéric de Montgolfier craint « une crise du logement ».
Albéric de Mongolfier, rapporteur général de la commission des finances, présentait ce matin au Sénat  un  rapport consacré aux "mythes et réalités de la "rente immobilière ».

Taxe sur la rente immobilière : Albéric de Montgolfier craint « une crise du logement ».

Albéric de Mongolfier, rapporteur général de la commission des finances, présentait ce matin au Sénat  un  rapport consacré aux "mythes et réalités de la "rente immobilière ».
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je transformerai l’ISF en impôt sur la rente immobilière. » Emmanuel Macron l’avait annoncé pendant la campagne. Cette annonce trouve sa traduction dans le projet de loi de finance 2018 avec un passage de l'Impôt de solidarité sur la fortune à une taxation purement immobilière, excluant actions, obligations, etc. Cette réforme devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'État. En 2016, l'ISF a rapporté près de 5 milliards.

Pour Albéric de Montgolfier : « Le risque est que les Français se détournent de la pierre et aillent vers des placements qui ne sont pas forcément productifs. » Il va même plus loin en déclarant craindre « une crise du logement. »

« Une disposition mal calibrée »

Le sénateur LR d’Eure-et-Loir a souhaité démontrer  que  l’immobilier ne constituait pas une forme de patrimoine improductive contrairement aux valeurs mobilières qui contribueraient à la croissance de l’économie réelle.

« C’est une disposition mal calibrée qui part du mythe de la rente immobilière. L’immobilier ne présente pas une rentabilité, avant impôts, anormalement élevée. » En effet le rapport démontre qu’entre 1990 et 2015, elle est sensiblement comparable à celle des actions (6% contre 6,2%).

Ensuite, le rapporteur général de la commission des finances affirme, contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, que «  le marché de l’immobilier contribue à la croissance de l’économie réelle. » Le rapport rappelle que l’immobilier représente plus de 18% de la valeur ajoutée de l’économie française et 8% de l’emploi total.

Enfin, Albéric de Montgolfier souhaitait démontrer que contrairement aux idées reçues,  la fiscalité  française n’introduit pas de distorsion en faveur de l’immobilier. En effet, le poids des prélèvements opérés sur les logements est en progression, enregistrant une hausse de 3,6% entre 2015 à 2016 (contre 1% pour l’ensemble des prélèvements obligatoires).

Les « faux débats » sur la rente immobilière

Confirmant sa crainte « d’une crise du logement », Albéric de Montgofier souhaite se détourner des « faux débats » sur la rente immobilière. Il propose  plusieurs pistes pour réorienter la politique du logement : infléchir la rétention foncière, accès facilité à la propriété pour les jeunes générations et ménages modestes ou encore traiter l’investissement locatif comme un actif productif.

Le débat sur le projet de loi de finances 2018  débutera lundi au Sénat. Le rapporteur général de la commission des finances affirme que la taxe sur la « rente immobilière sera un gros point de  désaccord avec le gouvernement. »

Dans la même thématique

Taxe sur la rente immobilière : Albéric de Montgolfier craint « une crise du logement ».
3min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : il y a une « volonté de LFI et du reste de la gauche de transformer cette commission d’enquête en inquisition », tacle Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le député et président délégué du groupe RN à l’Assemblée a réagi à l’audition du Premier ministre sur l’affaire Bétharram. Jean-Philippe Tanguy ne voit pas de « mensonges ou de mises en doute de la probité de François Bayrou » qui justifierait une censure du gouvernement, « pour le moment ».

Le

Taxe sur la rente immobilière : Albéric de Montgolfier craint « une crise du logement ».
2min

Politique

Référendum : « C’est l’arme nucléaire », estime François Patriat

A la sortie des questions d’actualité au gouvernement, le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat est revenu sur l’interview du chef de l’Etat au cours de laquelle il a annoncé qu’il serait prêt à recourir au référendum, si le texte sur la fin de vie, en cours d’examen, faisait face à un « enlisement » au Parlement.

Le

Taxe sur la rente immobilière : Albéric de Montgolfier craint « une crise du logement ».
2min

Politique

Référendum sur la fin de vie : « Si le Président est prêt à prendre ses responsabilités, nous l’accompagnerons », assure Patrick Kanner

Alors qu’Emmanuel Macron se dit prêt à recourir au référendum sur la fin de vie, en cas de blocage au Parlement, Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat, salue cette annonce. « C’est le seul moment où je l’ai trouvé courageux, cohérent, en disant qu’il faut sortir une loi sur la fin de vie », affirme l’ancien ministre.

Le