Taxe sur les retraités : « La ligne rouge serait très clairement franchie », prévient Laurent Jacobelli (RN)

Invité ce mercredi de la matinale de Public Sénat, Laurent Jacobelli a critiqué la proposition de la ministre déléguée au Travail et à l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet. Mardi, la responsable avait émis l’idée de taxer davantage certains retraités pour financer la protection sociale. Pour le Rassemblement national, « la ligne rouge serait très clairement franchie » si cette mesure devait être réellement mise en débat, a prévenu le député de Moselle. L’élu ne ferme pas la porte au vote d’une censure, ni à l’adoption du budget.
Théodore Azouze

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une proposition vivement contestée. Le député RN de Moselle Laurent Jacobelli a mis en cause ce mercredi l’idée émise par la ministre déléguée au Travail et à l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, de taxer davantage certains retraités pour financer la protection sociale. « Ça suffit, les Français ne sont pas des vaches à lait ! », a fustigé le porte-parole du RN, invité ce mercredi de la matinale de Public Sénat, qui demande à « laisser tranquilles » les retraités.

Dans le détail, Astrid Panosyan-Bouvet avait expliqué mardi qu’il était possible de taxer plus « les personnes retraitées qui peuvent se le permettre ». « Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre […] en fonction du niveau de pension », a-t-elle détaillé sur TF1. « C’est à discuter, ça peut être 2000 euros, ça peut être 2500 euros. » Après cette sortie, Matignon s’est empressé de tempérer les propos de la ministre, les qualifiant comme « une position personnelle ».

Pour Laurent Jacobelli, la ministre « a tiré au sort, elle ne savait pas qui elle allait vouloir taxer ». « C’est toujours un peu les mêmes cibles : ceux qui vont travailler ou ceux qui travaillent – qui financent ceux qui glandent à la maison ou qui viennent d’arriver sur le territoire et qui veulent tout obtenir en matière sociale », a-t-il regretté.

« Avec un budget Barnier cosmétisé, ce sera le même résultat »

Alors que les débats parlementaires se poursuivent autour des budgets de l’État et de la Sécurité sociale, le gouvernement de François Bayrou reste sous la menace d’une censure, comme l’équipe de Michel Barnier en a fait les frais début décembre. Insatisfait des concessions qui lui étaient alors accordées, le Rassemblement national avait mêlé ses voix à celles de la gauche pour faire tomber le gouvernement. Pourrait-il en être de même une seconde fois ? L’ajout d’une nouvelle taxe sur les retraites serait en tout cas rédhibitoire pour le parti d’extrême-droite, selon Laurent Jacobelli. Selon lui, avec une telle mesure sur les retraites, « la ligne rouge serait très clairement franchie ».

« Si on se retrouve avec un budget Barnier cosmétisé, ce sera le même résultat » pour le gouvernement Bayrou, poursuit le vice-président RN de l’Assemblée nationale. Toutefois, s’il ne ferme pas la porte au vote d’une censure, il pense toujours possible l’adoption d’un budget dans les prochaines semaines. « On est dans une volonté de préserver les Français de l’instabilité et d’une mauvaise politique économique. » Mais Laurent Jacobelli rappelle les conditions posées par le RN pour ne pas censurer ce nouveau budget.

« On ne veut pas de matraquage fiscal, on ne veut pas de perte de pouvoir d’achat pour les Français, on ne veut pas une détérioration de la sécurité et de l’immigration. […] Si le budget présenté prend en compte ces éléments, il pourrait passer », assure l’élu. Pas question néanmoins pour le RN d’aboutir à un accord comme celui conclu par le Parti socialiste avec François Bayrou, qui a permis l’organisation d’un « conclave » pour rediscuter de la réforme des retraites. Une « trahison » d’après Laurent Jacobelli, qui continue de réclamer « l’abrogation » de ce texte adopté début 2023.

Partager cet article

Dans la même thématique

Taxe sur les retraités : « La ligne rouge serait très clairement franchie », prévient Laurent Jacobelli (RN)
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Taxe sur les retraités : « La ligne rouge serait très clairement franchie », prévient Laurent Jacobelli (RN)
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Taxe sur les retraités : « La ligne rouge serait très clairement franchie », prévient Laurent Jacobelli (RN)
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

La sélection de la rédaction

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Parlementaire

Budget : les sénateurs PS voteront « contre », prévient Patrick Kanner, qui ira en commission mixte paritaire pour « négocier »

Alors que le gouvernement fait des économies sur presque tous les ministères, « un budget avec de telles coupes ne peut pas avoir notre soutien », prévient le président du groupe PS, Patrick Kanner. Face à ces coups de rabot, il sera présent comme « suppléant » en commission mixte paritaire pour mieux « négocier ».

Le