Taxe sur les retraités : « La ligne rouge serait très clairement franchie », prévient Laurent Jacobelli (RN)

Invité ce mercredi de la matinale de Public Sénat, Laurent Jacobelli a critiqué la proposition de la ministre déléguée au Travail et à l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet. Mardi, la responsable avait émis l’idée de taxer davantage certains retraités pour financer la protection sociale. Pour le Rassemblement national, « la ligne rouge serait très clairement franchie » si cette mesure devait être réellement mise en débat, a prévenu le député de Moselle. L’élu ne ferme pas la porte au vote d’une censure, ni à l’adoption du budget.
Théodore Azouze

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Une proposition vivement contestée. Le député RN de Moselle Laurent Jacobelli a mis en cause ce mercredi l’idée émise par la ministre déléguée au Travail et à l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, de taxer davantage certains retraités pour financer la protection sociale. « Ça suffit, les Français ne sont pas des vaches à lait ! », a fustigé le porte-parole du RN, invité ce mercredi de la matinale de Public Sénat, qui demande à « laisser tranquilles » les retraités.

Dans le détail, Astrid Panosyan-Bouvet avait expliqué mardi qu’il était possible de taxer plus « les personnes retraitées qui peuvent se le permettre ». « Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre […] en fonction du niveau de pension », a-t-elle détaillé sur TF1. « C’est à discuter, ça peut être 2000 euros, ça peut être 2500 euros. » Après cette sortie, Matignon s’est empressé de tempérer les propos de la ministre, les qualifiant comme « une position personnelle ».

Pour Laurent Jacobelli, la ministre « a tiré au sort, elle ne savait pas qui elle allait vouloir taxer ». « C’est toujours un peu les mêmes cibles : ceux qui vont travailler ou ceux qui travaillent – qui financent ceux qui glandent à la maison ou qui viennent d’arriver sur le territoire et qui veulent tout obtenir en matière sociale », a-t-il regretté.

« Avec un budget Barnier cosmétisé, ce sera le même résultat »

Alors que les débats parlementaires se poursuivent autour des budgets de l’État et de la Sécurité sociale, le gouvernement de François Bayrou reste sous la menace d’une censure, comme l’équipe de Michel Barnier en a fait les frais début décembre. Insatisfait des concessions qui lui étaient alors accordées, le Rassemblement national avait mêlé ses voix à celles de la gauche pour faire tomber le gouvernement. Pourrait-il en être de même une seconde fois ? L’ajout d’une nouvelle taxe sur les retraites serait en tout cas rédhibitoire pour le parti d’extrême-droite, selon Laurent Jacobelli. Selon lui, avec une telle mesure sur les retraites, « la ligne rouge serait très clairement franchie ».

« Si on se retrouve avec un budget Barnier cosmétisé, ce sera le même résultat » pour le gouvernement Bayrou, poursuit le vice-président RN de l’Assemblée nationale. Toutefois, s’il ne ferme pas la porte au vote d’une censure, il pense toujours possible l’adoption d’un budget dans les prochaines semaines. « On est dans une volonté de préserver les Français de l’instabilité et d’une mauvaise politique économique. » Mais Laurent Jacobelli rappelle les conditions posées par le RN pour ne pas censurer ce nouveau budget.

« On ne veut pas de matraquage fiscal, on ne veut pas de perte de pouvoir d’achat pour les Français, on ne veut pas une détérioration de la sécurité et de l’immigration. […] Si le budget présenté prend en compte ces éléments, il pourrait passer », assure l’élu. Pas question néanmoins pour le RN d’aboutir à un accord comme celui conclu par le Parti socialiste avec François Bayrou, qui a permis l’organisation d’un « conclave » pour rediscuter de la réforme des retraites. Une « trahison » d’après Laurent Jacobelli, qui continue de réclamer « l’abrogation » de ce texte adopté début 2023.

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