Taxe Zucman : « C’est une taxe imbécile et surtout infaisable », estime l’ancien ministre Alain Madelin

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l‘économie, Alain Madelin, est revenu sur les discussions budgétaires déplorant l’importance de la Taxe Zucman dans les négociations avec les socialistes.
Henri Clavier

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« La taxe Zucman est à contre-courant du monde », tranche l’ancien ministre de l’économie et des finances de Jacques Chirac, Alain Madelin. Défendue par les socialistes pour augmenter les recettes de l’Etat, la taxe Zucman est un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Dans un contexte de négociations budgétaires, la gauche a fait de cette taxe un élément de négociations avec le Premier ministre Sébastien Lecornu. L’idée de la taxe Zucman a d’ailleurs été clairement rejetée par le Premier ministre. 

Une taxe « fausse dans ses calculs », estime Alain Madelin

Pour l’ancien ministre de l’Economie, la création de cette taxe est dangereuse et « fausse dans ses calculs ». Ce dernier estime notamment que la Taxe Zucman représenterait un danger pour les PME et les grandes entreprises dans la compétition internationale. « C’est une taxe imbécile et surtout infaisable », ajoute Alain Madelin.

Surtout, l’ancien ministre pointe le risque que cette taxe devienne un élément incontournable des socialistes dans leurs négociations. « Ils ne sont pas près de lâcher ce drapeau. Ça ne va pas être facile de trouver un accord avec eux, s’il y a un accord ce sera parce que les socialistes ont peur de la dissolution », estime Alain Madelin. Néanmoins, l’ancien ministre de l’économie espère que les socialistes finiront par réduire leurs attentes. « Quant aux recettes qu’elles pourraient avoir, je crois que le gouvernement a réussi à convaincre les socialistes que les 20 milliards dont ils parlent, ils ne les auront pas », avance Alain Madelin.

« Vous pouvez vendre des actifs de l’Etat »

Enfin, Alain Madelin regrette que des moyens « non-conventionnels » ne soient pas au centre des discussions pour réduire le déficit public. « Vous pouvez vendre des actifs de l’Etat. L’Etat n’a rien à faire au capital d’Orange ou d’Engie. Si on cherche 15 ou 20 milliards, on peut les trouver, c’est très facile », estime l’ancien ministre de l’Economie. Ce dernier estime notamment que cela permettrait à l’Etat de « gagner du temps » pour « mettre en œuvre la réforme de l’Etat ».

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