Taxe Zucman : Claude Malhuret demande au premier ministre de s’opposer à une « Assemblée saisie de folie fiscale »

Au cours d’une longue métaphore filée, le président du groupe Les Indépendants, Claude Malhuret, s’est lancé dans un réquisitoire contre la taxe Zucman. Le sénateur demande à Sébastien Lecornu de s’opposer à une mesure qui, selon lui, mettrait en péril l’économie française.
Henri Clavier

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« Depuis quelques jours le concours Lépine des taxes les plus déjantées bat son plein à l’Assemblée, mené par les pistoleros de la justice fiscale », déclare le président du groupe Les Indépendants au Sénat, Claude Malhuret en préambule d’une question posée sous la forme d’une fable. « J’ai lu dans les journaux qu’en ce moment vous aimez bien les histoires de vache et de lait », explique le sénateur de l’Allier en référence aux propos du premier ministre sur la fiscalité, et plus précisément sur la taxe Zucman. 

« Sur la fiscalité, j’ai toujours été clair : tout débat sur le lait est ouvert, mais c’est un débat qui doit se faire sur le partage du lait mais pas sur le fait de tuer la vache », aurait déclaré Sébastien Lecornu aux députés LR. Une manière d’illustrer son rejet de la taxe Zucman qui vise le patrimoine professionnel et productif.

A la manière d’Ovide, Claude Malhuret met en garde contre un « enfer pavé de bonnes intentions » (voir vidéo). Alors que l’Assemblée nationale a adopté plusieurs dispositions augmentant les recettes fiscales de l’Etat, le président du groupe Les Indépendants s’inquiète d’une « Assemblée saisie de folie fiscale » et demande au premier ministre quelle sera la position du gouvernement. 

« On ne peut pas déconnecter le débat sur la fiscalité de la question de la croissance et de l’économie » 

En répondant au président du groupe macroniste au Sénat, Sébastien Lecornu avait déjà donné une idée de son avis sur la taxe Zucman. « Toucher à la croissance, c’est tuer la vache et tuer la vache, c’est abandonner toute perspective d’avoir du lait », a affirmé l’ancien sénateur de l’Eure. Pas question donc pour le gouvernement de soutenir un amendement menaçant la santé du cheptel bovin français. « On ne peut pas déconnecter le débat sur la fiscalité de la question de la croissance et de l’économie », précise le premier ministre, considérant que la taxation du patrimoine professionnel demandée par la gauche ferait courir un risque à l’économie française. 

Sébastien Lecornu en a également profité pour rappeler l’importance de réduire les dépenses de l’Etat et de s’attaquer à des chantiers pluriannuels. « Il est grand temps de sortir de notre myopie de l’annualité budgétaire et être capable de voir un peu plus loin que le bout de notre nez et être capable de dessiner une réforme de l’Etat », assure le premier ministre alors même que la durée de vie de son gouvernement reste conditionnée à l’issue des débats budgétaires au Parlement.

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