Alors que Sébastien Lecornu poursuit les consultations, l’attitude du Rassemblement national sera clé dans la survie du futur gouvernement et l’adoption d’un budget. « S’il est le fidèle petit macroniste que l’on imagine et qu’il essaye de faire payer aux Français la mauvaise gestion de leurs dirigeants, ça sera sans nous et donc sans lui », assène Laurent Jacobelli.
Toutefois, le porte-parole du RN se fait peu d’illusions sur l’aboutissement de discussions avec Sébastien Lecornu. « Imaginer que le clone d’Emmanuel Macron qui doit tout à Emmanuel Macron mènera une politique de rupture avec Emmanuel Macron relève de la chimère », estime le député Rassemblement national. « Il a dit qu’il allait nous écouter, il n’a pas dit qu’il allait nous entendre », ajoute-t-il.
« Il faut faire des économies sur un train de vie de l’Etat devenu complètement fou »
Le député RN conseille tout de même au nouveau Premier ministre de présenter un budget pour « faire des économies sur l’Etat obèse plutôt que de piocher dans les poches des Français », tout en fustigeant une ambiance de « radicalité fiscale » face à l’insistance de la gauche autour de la taxe Zucman (voir notre article).
D’après Laurent Jacobelli, « il faut faire des économies sur un train de vie de l’Etat devenu complètement fou », et non mettre en place de nouveaux prélèvements obligatoires. « Il y a toujours plus d’impôts pour moins de services publics. C’est donc que l’argent est mal géré, pas que les Français dépensent trop », développe le député Rassemblement national. Le RN fixe ainsi un objectif de 100 milliards d’économies sur un exercice budgétaire, mais ceux-ci « ne doivent pas être ponctionnés sur les entreprises. »
« Il faut sortir de cette logique de la taxe. La taxe Zucman ne va pas aider le pays, c’est l’inverse. Elle va étouffer les chefs d’entreprise et ce dont on a besoin c’est de croissance et de liberté. C’est en créant des emplois que nous renflouerons les caisses sociales », poursuit Laurent Jacobelli. Le porte-parole du RN concède qu’il y a « des ajustements à faire » dans un système fiscal « qui fait que certains peuvent échapper davantage à l’impôt que d’autres », mais refuse cette vision qui fait du riche « l’ennemi. » « Si la création de nouveaux impôts permettait l’essor économique, on aurait un pays prospère et les Français auraient plus de pouvoir d’achat », conclut-il.