« Ce pays est en train de devenir le dernier de la classe dans l’Union européenne », a alerté ce jeudi 25 septembre Gérard Larcher, le président LR du Sénat, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. Alors que le vote du prochain budget fera office d’épreuve du feu pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui multiplie les consultations avec les partenaires sociaux et les partis politiques depuis sa nomination, Gérard Larcher appelle l’exécutif à se focaliser sur la réduction du train de dépenses de l’Etat, un vieux cheval de bataille de sa famille politique.
« J’entends tous les débats depuis quinze jours – trois semaines sur la taxation, mais le premier sujet c’est la diminution de la dépense publique », martèle le deuxième personnage de l’Etat. Interrogé sur la taxe Zucman, un projet porté par la gauche sur un impôt plancher de 2 % ciblant les plus hauts revenus, Gérard Larcher ne cache pas son scepticisme. « Je suis très très très réticent à plus d’impôts », souligne l’élu qui estime que « l’on s’est emballé sur la taxe Zucman ».
Trouver la martingale
« Il faut que nous analysions les propositions. Depuis des années, quand on a fait de l’impôt, on a vu les résultats : ce n’est pas ça qui redresse notre pays ! », estime cet ancien ministre du Travail. « On peut écouter les propositions du Parti socialiste, mais quand on voit les résultats de leur congrès… Il faut dépenser plus, taxer plus, et l’on ne tient pas notre parole vis-à-vis de l’UE, c’est-à-dire le retour sous les 3 % d’ici 2029 », houspille Gérard Larcher.
Pour autant, l’élu ne semble pas complètement fermer la porte à une réforme fiscale : « Est-ce que l’on cherche plus d’équité fiscale ? la réponse est oui, mais est-ce que l’on revient aux recettes de 1981 ? Ma réponse est non ! », lâche-t-il. « S’il faut taxer plus les patrimoines, pardonnez-moi mais ce sera une manière d’empêcher ce pays de redécoller. »
« L’impasse du budget, c’est la diminution de la dépense publique, c’est le premier sujet. [Il faut] conforter les recettes sans alourdir les prélèvements obligatoires et en recherchant plus d’équité. À mon avis, il y a une martingale qui doit nous permettre d’avancer », conclut-il.