Tchad: Cazeneuve sur le front antijihadiste au Sahel
Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, a averti jeudi qu'il fallait se "préparer à une guerre longue" contre le terrorisme et assuré...
Par Valérie LEROUX
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, a averti jeudi qu'il fallait se "préparer à une guerre longue" contre le terrorisme et assuré le Tchad, allié majeur dans ce combat fragilisé par une grave crise économique, du soutien financier de la France.
"Notre pays devra continuer à faire des choix budgétaires ambitieux et lucides au profit de nos armées", a-t-il déclaré lors de son premier déplacement à l'étranger, réservé aux soldats de la force Barkhane à N'Djamena.
Le chef du gouvernement a abondé dans le sens du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, qui a récemment demandé un effort budgétaire accru: il faudra "amplifier" l'effort, a dit M. Cazeneuve, car "nous devons nous préparer à une guerre longue dans un environnement stratégique profondément modifié".
Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve (G) et le président tchadien Idriss Déby Itno (D) à N'Djamena le 29 décembre 2016
POOL/AFP
"Aucun gouvernement ne pourra jamais s'exonérer d'une telle responsabilité", a-t-il ajouté.
L'armée française est engagée sur deux fronts contre les jihadistes, en Irak et Syrie face au groupe Etat islamique et au Sahel où elle mobilise 4.000 hommes de la force Barkhane sur cinq pays (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad).
Bernard Cazeneuve a insisté sur le bilan du président François Hollande en la matière, en soulignant qu'il avait été le premier à stopper les suppressions d'effectifs et à relever le budget des armées au lendemain des attentats de 2015, après des "décennies" de vaches maigres.
Le Premier ministre a aussi rendu hommage aux militaires "engagés à des milliers de kilomètres de chez eux", tout comme aux policiers, gendarmes et soldats de Sentinelle qui opèrent sur le territoire national.
"Vous exposez vos vies pour sauver celle des autres", a-t-il souligné, alors que quatre soldats français ont encore été tués au Mali en 2016.
Six d'entre eux ont aussi été blessés mercredi à Kidal, dans le nord du Mali, a annoncé le ministre. Ils l'ont été dans des "circonstances accidentelles" et sont "tirés d'affaires", a-t-on précisé de source militaire.
Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve (G) s'entretient avec un soldat de la force française antijihadiste Barkhane à N'Djamena le 29 décembre 2016
POOL/AFP
La force Barkhane poursuit par ailleurs ses recherches pour tenter de retrouver l'humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée samedi à Gao (nord du Mali) où un millier de soldats français sont stationnés.
Barkhane a pris la suite de l'opération Serval qui a mis en déroute en 2013 les islamistes armés ayant conquis une grande partie du nord du Mali sans toutefois éradiquer la menace.
- 'La France aidera toujours le Tchad' -
Le Premier ministre a aussi souligné le "devoir de solidarité" français à l'égard des Tchadiens : "La France aidera toujours le Tchad à surmonter les difficultés", a-t-il promis, accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'un entretien avec le président Idriss Déby Itno.
Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, rencontre les soldats de la force française antijihadiste Barkhane à la base aérienne de N'Djamena, le 29 décembre 2016 au Tchad
POOL/AFP
Ce pays, allié stratégique de l'Occident, à la jonction entre Afrique du Nord et Afrique noire, est en première ligne dans la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram et contre les jihadistes au Mali.
Mais il se débat aussi dans une crise profonde qui secoue le régime autoritaire d'Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990 et réélu en avril pour un cinquième mandat à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition.
La France a dans ce contexte accordé une aide budgétaire de cinq millions d'euros au Tchad en 2016, qui sera reconduite en 2017, ainsi qu'un soutien humanitaire d'urgence de trois millions d'euros cette année.
La France soutient aussi l'armée tchadienne, une des plus solides de la région, en lui fournissant renseignement, appui logistique et matériels.
Paris plaide par ailleurs activement pour que l'UE décaisse les 50 millions d'euros promis à la Force multinationale mixte (FMM) opérant contre Boko Haram dans la région du lac Tchad et composée de 8.500 hommes originaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun.
Sur ce total, "30 millions ont été décaissés en août pour de l'appui au transport et l'équipement de la force en systèmes d'information et de communication. Mais 18 millions doivent encore être débloqués pour la mise en place du QG de la force à N'Djamena", a-t-on précisé de source diplomatique française.
L’élection du futur président des Républicains se tiendra les 17 et 18 mai. À la fois ministre et candidat, Bruno Retailleau assure que la guerre des chefs « ne viendra pas de lui ». En face, Laurent Wauquiez, qui espérait s’imposer naturellement à la tête du parti, répète que cette fonction n’est pas compatible avec l’agenda d’un ministre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le porte-parole du PS et président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel appelle à la démission du Premier ministre s’il a une forme d’omerta autour de Notre-Dame de Bétharram.
Invité de la matinale de Public Sénat, Stéphane Troussel, porte-parole du Parti socialiste, est revenu sur le dépôt à venir d’une motion de censure par son parti. Une manière pour les socialistes de réaffirmer leur opposition au gouvernement et à la reprise des « thèses de l’extrême-droite ».
Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a annoncé sa candidature pour la tête du parti, ce 13 février. L’officialisation intervient dès le lendemain de celle de son rival Bruno Retailleau.