Tempête Alex : « On a besoin que l’État débloque des fonds d’urgence », alerte Dominique Estrosi-Sassone

Tempête Alex : « On a besoin que l’État débloque des fonds d’urgence », alerte Dominique Estrosi-Sassone

Les crues ont durement frappé les Alpes-Maritimes. La sénatrice du département, Dominique Estrosi-Sassone, déplore une situation catastrophique : « On craint que le bilan humain soit beaucoup plus lourd ».
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Par Héléna Berkaoui

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« Une véritable bombe météorologique s’est abattue sur trois de nos vallées : la vallée de la Tinée, la vallée de la Vésubie et la vallée de la Roya, entraînant avec elle les dégâts extraordinaires, des routes effondrées », rapporte la sénatrice (LR) des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi-Sassone. « C’est un épisode comme on n’en a jamais connu », abonde son collègue du département, le sénateur LR, Henri Leroy.

Les dégâts causés par la tempête Alex, qui s’est abattue vendredi 2 octobre sur les Alpes-Maritimes et le nord de l’Italie, sont encore en train d’être recensés mais, déjà, le bilan est alarmant. Pour l’heure, quatre morts sont à déplorer , huit personnes sont portées disparues et treize autres sont supposées disparues. Au moins deux personnes sont mortes en Italie. « On craint que le bilan humain soit beaucoup plus lourd », s’inquiète Dominique Estrosi-Sassone.

Au bilan humain s’ajoutent les dégâts matériels et la situation préoccupante dans laquelle se retrouvent les sinistrés de l’arrière-pays niçois. Selon la sénatrice des Alpes-Maritimes, « il y a aujourd’hui près de 60 % des foyers qui n’ont plus d’eau potable, ni d’électricité (…) Il y a énormément de naufragés, énormément de personnes sinistrées qui ont tout perdu ».

« Il (Emmanuel Macron) nous a assuré que, mercredi en Conseil des ministres, les territoires seraient déclarés en état de catastrophe naturelle », renseigne la sénatrice. Le Premier ministre, qui s’est déplacé à Nice samedi, a effectivement annoncé le déclenchement de la procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Le président de la République devrait également se rendre dans le département en milieu de semaine.

« Toutes les collectivités avec l’État sont conjuguées au présent pour faire le maximum », salue le sénateur des Alpes-Maritimes, Henri Leroy qui, comme sa collègue, rend hommage à un formidable élan de solidarité. Un millier de sapeurs-pompiers et des militaires se sont mobilisés dans le département.

La prévention des risques naturels : plus que jamais d'actualité

« On a besoin que l’État débloque véritablement des fonds d’urgence pour permettre les premières réparations », souligne néanmoins Dominique Estrosi-Sassone. La sénatrice a siégé au sein de la mission d’information sur la gestion climatique des risques naturels et appelle à ce que l’Assemblée nationale se saisisse des conclusions de leurs travaux. 

La proposition de loi issue de la mission d’information invitait notamment à déplafonner le fonds Barnier qui finance la prévention des risques naturels. Cette proposition a partiellement été entendue puisqu’en février 2020, le conseil de défense écologique a annoncé que tous les plans de préventions seraient financés en intégralité par ce fonds. 

« Il n'y a pas eu de prise de conscience réelle du gouvernement sur ces questions. Il y a en matière de culture du risque des politiques extrêmement volontaristes à mettre en œuvre », souligne aussi la rapporteure de la mission d'information, Nicole Bonnefoy (voir le tweet ci-dessous). La sénatrice socialiste est l'auteure d'une proposition de loi de réforme du régime des catastrophes naturelles, adoptée au Sénat en janvier 2020, qui n'a pas été reprise, pour le moment, à l'Assemblée nationale. « Malheureusement, dans ce pays, par rapport à la fréquence de ces événements, on n'a pas la culture du risque », ajoute aussi le sénateur de l'Hérault, Jean Cabanel. 

De son côté, le sénateur LR, Henri Leroy, espère voir sa proposition de loi sur la prévention des risques climatiques extrêmes aboutir. Selon lui, certaines normes environnementales enrayent trop souvent la réalisation d’aménagements d’urgence. 

« La protection des populations est parfois reléguée au second rang face à certaines exigences de protection d’espèces animales ou végétales », assure-t-il. Sa proposition de loi visait donc à « adapter le cadre légal afin de concilier les préoccupations environnementales et les impératifs de sécurité ». 

 

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