« Tenez bon! »: en visite à Athènes, Mélenchon « remonte le moral » des Grecs
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a souhaité vendredi à Athènes "remonter le moral" de la gauche grecque deux...

« Tenez bon! »: en visite à Athènes, Mélenchon « remonte le moral » des Grecs

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a souhaité vendredi à Athènes "remonter le moral" de la gauche grecque deux...
Public Sénat

Par Lucile MALANDAIN

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Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a souhaité vendredi à Athènes "remonter le moral" de la gauche grecque deux ans après ce qu'il a appelé la "capitulation" du Premier ministre de gauche Alexis Tsipras.

En visite dans la capitale grecque pour trois jours, avec quatre autres députés LFI, M. Mélenchon a ouvert le congrès de lancement du nouveau parti de l'ancienne présidente du parlement grec, Zoe Konstantopoulou, "Cap vers la liberté" (Plefsi Eleftherias).

Jadis très proche de M. Tsipras, cette dernière a rompu avec lui quand il a accepté des créanciers de la Grèce, UE et FMI, d'imposer une nouvelle série de mesures d'austérité à une Grèce déjà touchée par une crise économique sans précédent.

"Tenez bon, ne cédez pas!", a enjoint le député français, "je suis venu pour vous remonter le moral (...), je voudrais vous montrer que nous parlons la même langue, que nous parlons des mêmes choses".

Développant son idée que les gauches des différents pays peuvent s'entendre pour "retourner la situation" actuelle de l'Europe, il a poursuivi une séquence entamée par l'épisode retentissant du remplacement du drapeau européen par celui de l'ONU à l'Assemblée nationale française.

Contribution française au budget européen, nouvelles règles pour les travailleurs détachés: le député des Bouches-du-Rhône multiplie ces dernières semaines les prises de parole anti-Bruxelles, évoquant à chaque fois un autre projet européen, porté par nombre de partis de gauche européens.

Vendredi, il a rappelé que la situation de la Grèce était "le symbole de la faillite de l'Union européenne et de son projet" et non celui de "la faiblesse du peuple grec".

Intransigeant avec M. Tsipras, il a jugé que sa "capitulation" devant les exigences de l'Union européenne était "la catastrophe la plus terrible (car elle est) morale, psychologique, spirituelle, affective".

- 'Seulement le droit de dire:+oui+' -

Ce qui n'a pas empêché M. Mélenchon de "remercier" les Grecs d'avoir porté le Syriza, dirigé par M. Tsipras, au pouvoir en janvier 2015. "Un espoir immense est alors passé dans toute l'Europe et chacun dans nos pays, nous étions tous Grecs", s'est-il remémoré, évoquant "une terrible histoire d'amour déçu".

Mais à Athènes vendredi, il s'est aussi livré à une critique sans concession de l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui.

Estimant que le "projet initial de la construction européenne, c'était la démocratie", il a d'abord regretté qu'à l'heure actuelle, "vous avez seulement le droit de dire +oui+". Il a à ce titre évoqué différents referendum comme au Danemark, en Irlande ou en France où le +non+ l'a emporté mais "ça ne compte pas".

"Les règles d'organisation de l'Union européenne opposent les gens les uns aux autres dans les pays et entre les pays: c'est le règne de la compétition générale", a-t-il regretté. Pour lui, l'Europe est "facteur de choc civil, de choc guerrier".

Et pour faire entendre "le seul message pour lequel cela vaut la peine de se battre: la paix", il a annoncé que "le moment venu" se constituerait une liste du "forum du Plan B" pour les élections européennes.

Le "forum du plan B", qui a tenu son 5e sommet le weekend dernier à Lisbonne, est un rassemblement de représentants d'une vingtaine de pays européens, prêts, s'ils parviennent au pouvoir, à agiter la menace de la sortie de l'Europe (plan B) pour obtenir des garanties sociales, fiscales et démocratiques (plan A).

Le député français a enfin une nouvelle fois appelé à ce que la Banque centrale européenne rachète "la totalité" des titres des dettes souveraines de tous les pays européens pour les mettre ensuite "dans le frigidaire".

"Voici le terrible secret: aucun effort ne servira jamais à rien, la dette ne sera jamais payée", a-t-il argumenté car "elle est trop importante et aucune société ne peut dire à sa jeunesse et aux gens dans la force de l'âge: +écoutez, pendant les cent prochaines années, l'unique projet politique, l'unique projet social, c'est de payer la dette+ !".

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