Lancé le 15 novembre, l’appel grève générale en Guadeloupe s’est, depuis, accompagné de fortes tensions : blocage des routes et du CHU de Pointe à Pitre, incendies d’immeubles. Une situation en passe de devenir incontrôlable au point de pousser l’exécutif à envoyer 200 policiers et gendarmes en renfort et à rétablir un couvre-feu jusqu’à mardi matin, de 18 heures à 5 heures.
Sur l’île, un collectif d’organisations syndicales et citoyennes s’oppose fermement à l’obligation vaccinale des soignants et au passe sanitaire. La date butoir pour l’application de cette obligation vaccinale avait été décalée d’un mois par rapport à la métropole, soit le 15 novembre, date du début de la grève.
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Emmanuel Macron : « Notre priorité, c’est de continuer à convaincre que la vaccination est la meilleure protection »
Le Premier ministre, Jean Castex, accompagné du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu et du ministre de la Santé Olivier Véran, va recevoir lundi soir à 18H (heure métropolitaine) des élus de l’île afin de leur permettre « d’exposer leur analyse de la situation sur place ». La réunion doit aussi permettre « un dialogue sur les conséquences de l’obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers ».
En attendant, en déplacement à Amiens ce matin, le chef de l’Etat a appelé à « ne rien céder au mensonge et à la manipulation ». « Notre priorité, c’est de continuer à convaincre que la vaccination est la meilleure protection […] Il y a une situation très explosive qui est liée à un contexte très local, à un contexte historique et aussi à certains intérêts qui cherchent à utiliser ce contexte et cette anxiété » « On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques », a-t-il souligné.
WhatsApp et les « fake news à propos du vaccin »
Au Sénat, une mission d’information du Sénat sur les effets du confinement a rappelé les causes historiques de cette défiance d’une partie de la population antillaise vis-à-vis de l’État et de la parole officielle. Elle est liée à « l’occultation prolongée des conséquences de l’usage de la chlordécone (un pesticide ayant contaminé les sols et les populations) ».
Il y a deux semaines, les sénateurs de cette mission étaient en déplacement en Guadeloupe et en Martinique. Avec moins de 50 % de primo vaccinés, les deux îles sont loin derrière le taux de vaccination de la métropole (75 %). En cause notamment, « les fake news à propos du vaccin » avait expliqué, la sénatrice socialiste de Martinique, Catherine Conconne. « Le premier vecteur de communication sur l’Île, c’est WhatsApp. Il suffit de mettre une phrase, une photo, et ça fait le tour de la Martinique en quelques heures », avait-elle relevé.
En Martinique, un appel à la grève générale vient d’être lancé pour ce lundi.
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