Le procès sous tension de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches a démarré jeudi à Bobigny avec la diffusion des vidéos de la perquisition...
Tensions et vidéos au procès Mélenchon, jugé pour la perquisition mouvementée à LFI
Le procès sous tension de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches a démarré jeudi à Bobigny avec la diffusion des vidéos de la perquisition...
Par Baptiste BECQUART, Wafaa ESSALHI
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le procès sous tension de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches a démarré jeudi à Bobigny avec la diffusion des vidéos de la perquisition mouvementée au siège de LFI en octobre, qui leur vaut des poursuites pour rébellion et actes d'intimidation.
Le procès, prévu sur deux jours, s'est ouvert peu après 9H30 dans un climat électrique, alimenté par les attaques répétées du leader Insoumis contre la justice. Au juge qui lui demandait s'il acceptait de comparaître, M. Mélenchon a répondu: "Je crois pas que j'aie le choix, mais oui".
Après quelques couacs techniques, cette première matinée d'audience a donc été consacrée au visionnage des images tournées par la presse lors de la perquisition du 16 octobre 2018, à laquelle M. Mélenchon s'était opposé avec virulence affirmant notamment: "la République, c'est moi!".
Certaines séquences ont provoqué des rires dans une salle d'audience bondée. Quelques échanges tendus entre parties ont eu lieu au moment où des images défilaient sans le son. "Le procès politique des insoumis organisé par Belloubet tourne à la farce muette", a ironisé sur Twitter le patron des Insoumis pendant l'audience.
Après une suspension à 12H40, M. Mélenchon et ses coprévenus --dont les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud -- sont sortis du tribunal, accueillis par une forêt de caméras et micros ainsi que plusieurs dizaines de militants criant "Résistance", "Merci Jean Luc" ou encore "Macron démission". De nombreux élus LFI ont fait le déplacement, dont les députés Adrien Quatennens, François Ruffin et Danièle Obono.
Manifestation des soutiens de LFI le 19 septembre 2019 à Bobigny
AFP
Le chef de file de LFI s'est frayé un chemin sans dire un mot, comme lors de son arrivée matinale au tribunal où il avait laissé à Alexis Corbière le soin de mener la charge. "Tout ça est hors norme, disproportionné", avait-il déclaré. "Nous ferons entendre des arguments (...) qui feront comprendre que depuis le début, cette affaire est politique".
Le procès a toutefois failli être reporté après une demande de renvoi formulée à l'audience par le parquet, qui a fait bondir les prévenus.
Le ministère public demandait un report au motif que les conclusions du rapport de l'IGPN, saisie après une plainte de LFI pour des violences policières lors de la perquisition, n'avaient pas été transmises à toutes les parties.
"Il n'est pas possible de juger sereinement ce dossier", estimait le parquet, dont la requête a finalement été rejetée par le tribunal.
"Après avoir organisé la pagaille, le parquet se prévaut de sa propre turpitude et demande... le report du procès !", a tweeté en pleine audience M. Mélenchon "Le ministère de Belloubet organise le chaos !"
- "Police politique" -
Cette requête rejetée, le tribunal a donc commencé à examiner les faits qui valent aux prévenus des poursuites pour "actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation". Ils encourent jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150.000 euros et 5 ans inéligibilité.
Manifestation de soutien à Jean-Luc Melenchon aux abords du tribunal de Bobigny, le 19 septembre 2019
AFP
La perquisition au coeur du procès avait été menée au siège parisien de LFI dans le cadre de deux enquêtes du parquet de Paris: sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de la France insoumise, confiées depuis à des juges d'instruction.
Filmant en direct sur Facebook la perquisition de son domicile, M. Mélenchon avait d'abord dénoncé une "énorme opération de police politique". Il s'était ensuite rendu avec des proches au siège du mouvement, où une autre perquisition avait viré à la confrontation.
Devant des caméras, il avait appelé ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer dans les locaux perquisitionnés. On le voyait également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer.
Des policiers et magistrats figurent parmi les parties civiles.
Avant l'audience, Me François Saint-Pierre, qui représente cinq fonctionnaires de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, a appelé à "un débat dans la sérénité et le respect".
"Je souhaite répondre à M. Mélenchon que mes clients sont des fonctionnaires de police qui agissent dans un esprit républicain", a poursuivi l'avocat qui partage le banc des parties civiles notamment avec Me Eric Dupond-Moretti.
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.
Le
Le direct
Shein, terres rares, commerce : les Européens à la remorque de la Chine ?
Shein, terres rares, commerce : les Européens à la remorque de la Chine ?