L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a appelé vendredi l'Union européenne à jouer "un rôle de médiation" face aux fortes tensions entre Washington et Téhéran, et à "arrêter de plier le genou face aux Etats-Unis".
Il a mis en garde sur franceinfo contre l'existence d'"une alliance extrêmement puissante et caricaturale anti-Iran". "Je ne défends pas le régime iranien. Mais l'alliance de l'Arabie saoudite, des Etats-Unis, d'Israël et d'un certain nombre de pays qui font de l'Iran l'ennemi absolu, le mal absolu, c'est extrêmement dangereux", a-t-il dit.
"Il serait totalement dingue aujourd'hui qu'on aille un peu plus déstabiliser la région avec l'Iran, donc il faut retourner à la table des négociations sur le nucléaire iranien", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que sauver l'accord sera "difficile s'il n'y a pas les Etats-Unis".
Il a rappelé que l'UE "avait joué un rôle important" lors de la signature de cet accord, tout en notant que les Etats-Unis étaient alors dirigés par "quelqu'un de responsable, de rationnel, Barack Obama", alors que Donald Trump "est dans l'escalade depuis son arrivée au pouvoir".
L'eurodéputé écologiste a ainsi plaidé pour que "l'Europe (...) impose un agenda beaucoup plus dur vis-à-vis de Donald Trump", sur le climat, le commerce en particulier.
"Il faut arrêter de plier le genou face aux Etats-Unis simplement pour sauver l'industrie automobile allemande, parce qu'à un moment donné c'est de ça qu'il s'agit", a-t-il critiqué.
L'UE a annoncé jeudi que les pays signataires de l'accord sur le nucléaire iranien se réuniraient le 28 juin à Vienne pour examiner les moyens d'aider l'Iran à relever les défis posés par les sanctions imposées par les Etats-Unis, sur fond de fortes tensions entre les deux pays.
L'Iran a assuré jeudi avoir retrouvé dans ses eaux territoriales des débris d'un drone américain qu'il a abattu, une frappe qualifiée d'"énorme erreur" par Donald Trump.
Les Etats-Unis ont interdit jeudi soir les vols des compagnies aériennes américaines dans la zone où l'Iran a abattu ce drone américain, tandis que l'Iran a assuré vendredi disposer de preuves "irréfutables" montrant qu'il se trouvait dans son espace aérien.