Sachant que l’auteur présumé de l’attentat de Manchester est un jeune Britannique de 22 ans, les invités de Sonia Mabrouk se sont interrogés sur la façon d’empêcher ces jeunes de se laisser embrigader par le terrorisme djihadiste.
Pour le géopoliticien Khattar Abou Diab, le problème vient tout d’abord du fait que c’est un « terrorisme qui n’a pas besoin de moyens » : « C’est ça qui est dangereux (….) ça ressemble malheureusement à un virus qui s’installe, une pollution psychique et mentale et ça demande du temps pour trouver l’antidote ». Et de poursuivre : « Ce qui manque dans la société, c’est de faire une contre-culture et toucher cette jeunesse ». L’économiste Nicolas Bouzou est convaincu que la réponse se trouve en partie dans la promotion de certaines valeurs : « C’est l’histoire quasi- éternelle de la société fermée contre la société ouverte (…) A chaque fois qu’on a de grandes mutations, on perd en quelque sorte une partie de la population, qu’il faut ramener à nous (…) On doit construire un discours sur la société ouverte. L’Europe est un très bon terreau. Il faut construire un discours qui fasse aimer l’Europe, la liberté, la démocratie, la culture… ».
L’avocate Samia Maktoub, qui défend des familles de victimes de terrorisme, met surtout en avant la prévention : « Pour moi, lutter contre le terrorisme, c’est prévenir contre le terrorisme. Lorsqu’ [il] est là, c’est trop tard (…) Prévenir et empêcher que des jeunes deviennent de la chair à canon et partent ».
Quant à Christian Cambon, sénateur (LR) et vice-président de la commission des affaires étrangères, il n’oublie pas l’influence des conflits internationaux sur ces jeunes : « Moi je veux faire le lien aussi avec d’autres causes qui sont plus profondes et dont on n’a plus envie d’entendre parler : un conflit au Proche-Orient qui dure depuis 60 ans, ce qui s’est passé en Irak (…) la situation en Libye…tout ça enflamme des esprits ».
Khattar Abou Diab : « Les revenants » sont des gens irrécupérables (...) Il faut qu’ils soient éliminés ».
Mais que faire face à la crainte du retour de ces Français, surnommés « les revenants », partis combattre en Irak ou en Syrie, ou suivre leur conjoint parfois même avec leurs enfants, et qui quittent la guerre pour revenir dans leur pays ? Khattar Abou Diab est catégorique : « Je pense que « les revenants » sont des gens irrécupérables (…) Il faut qu’ils soient éliminés ». Ce à quoi tempère Samia Maktoub : « Bien sûr qu’ils ont fait des choses impardonnables, horribles, criminelles… mais la différence entre la France et Daech, c’est que la France est un état de droit, une démocratie ».
OVPL : Débat sur le terrorisme en intégralité
Débat OVPL en intégral