Tests Covid-19 : la commission d’enquête du Sénat pointe du doigt les délais d’attente

Tests Covid-19 : la commission d’enquête du Sénat pointe du doigt les délais d’attente

La commission d’enquête sénatoriale auditionnait aujourd’hui Katia Julienne, directrice générale de l’offre de soins au ministère des Solidarités et de la Santé et les sénateurs se sont montrés dubitatifs sur les délais d’agrément des personnels pouvant effectuer un prélèvement nasal ainsi que sur les délais actuels d’attente des résultats des tests PCR.
Louis Mollier-Sabet

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Les travaux de la commission d’enquête sénatoriale « sur l’évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies » se poursuivent en cette rentrée. Après avoir notamment organisé une table ronde avec les représentants des ordres médicaux hier et avec les représentants des fédérations hospitalières ce matin, les sénateurs auditionnaient en début d’après-midi Katia Julienne, directrice générale de l’offre de soins au ministère des Solidarités et de la Santé – une direction faisant le lien entre le ministère et les établissements de soins. Le moins que l’on puisse dire est que l’ambiance était un peu moins cordiale que la veille ou le matin-même, en témoigne l’échange tendu entre René-Paul Savary et Catherine Deroche, respectivement vice-président et rapporteure de la commission d’enquête, et Katia Julienne à propos de la politique de tests mise en place par le ministère de la Santé.

Délais d’agrément pour les prélèvements nasaux : « Ça aurait pu être plus rapide »

À la suite d’une réponse de Katia Julienne, René-Paul Savary qui préside l’audition en l’absence d’Alain Milon, président de la commission d’enquête « retenu dans son département », relance la directrice générale de l’offre de soins : « La question portait sur les agréments ». Les « agréments » dont parle le sénateur LR de la Marne sont les autorisations remises aux soignants par le ministère des Solidarités et de la santé pour les autoriser à réaliser des prélèvements nasaux nécessaires aux tests PCR.

Katia Julienne s’explique : « Nous avons pris des arrêtés pour former du personnel [à a réalisation de ses prélèvements]. » René-Paul Savary, médecin de profession, n’en doute pas mais semble par contre remettre en cause la réactivité du ministère et de la direction générale de la santé en la matière : « Ça a été très long : 3 semaines pour les labos vétérinaires et pour les kinés ce n’est toujours pas fait. Pourquoi vous n’augmentez pas et ne prenez pas les décisions pour former très rapidement le personnel à faire le prélèvement nasal ? »

La directrice générale de l’offre de soins concède que la machine a pu être longue à se mettre en place : « Les délais d’agrément font partie des choses que nous pouvons regarder. »

« Nous avons bien atteint hier le million de tests hebdomadaires réalisés »

En revanche, Katia Julienne défend sans concessions la politique actuelle de tests menée par le ministère, pourtant mise en doute par René-Paul Savary : « Y a-t-il 1 million de tests par semaine réalisés actuellement ? Les gens demandent [à se faire tester], il y a des délais, pendant ce temps-là ils ne sont pas isolés, donc on perd notre temps. » « Nous avons bien atteint hier le million de tests hebdomadaires réalisés. Nous avons beaucoup augmenté nos capacités. » lui confirme Katia Julienne.

La rapporteure LR de la commission d’enquête embraye et interroge la directrice générale de l’offre de soins sur les délais observés avant d’avoir les résultats des tests PCR : « Quel est le délai de résultats ? On a beau augmenter le nombre de préleveurs, mais quelle est la capacité actuelle d’analyse et les délais de résultat ? ». Là aussi, Katia Julienne se veut rassurante sur les capacités de l’administration et des laboratoires à coordonner une politique efficace de tests : « Le délai moyen est de 1,6 jour. Mais j’insiste c’est une moyenne. »

Une mesure qui ne coïnciderait pas avec le ressenti des sénateurs selon les dires de René-Paul Savary : « Ce n’est clairement pas ce que nous avons comme remontées. » Dont acte : « Pardonnez notre impertinence, mais c’est le rôle d’une commission d’enquête. » conclut le sénateur de la Marne.

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